Face à la sécheresse, l'Argentine prend des mesures en soutien à ses agriculteurs
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Grand exportateur de céréales et d’oléagineux, l'Argentine traverse actuellement une sécheresse historique qui a durement affecté ses récoltes et sa santé financière.

De notre correspondant à Buenos Aires,
« Nous traversons la pire sécheresse de notre histoire ». C’est en commençant par ces mots que le ministre de l’Économie argentin Sergio Massa a présenté une batterie de mesures pour soutenir les producteurs agricoles et essayer de renflouer les caisses de la Banque centrale.
Dans la pampa humide, cœur productif du pays, il est tombé cette année deux fois moins de pluie qu’en temps normal. Un manque de précipitations qui est venu s’ajouter à l’aridité des sols, car la sécheresse dure en réalité depuis trois ans en Argentine, et les nappes phréatiques sont à sec.
Résultat, dans les champs de soja, principale culture du pays sud-américain, les plantes sont flétries, jaunies, atrophiées. Selon la bourse de commerce de Rosario, la production de soja devrait difficilement atteindre les 25 millions de tonnes cette année. 25 millions de tonnes, c’est 40% de moins que l’an passé, et c’est surtout la pire récolte depuis 23 ans.
Face à ce panorama, le gouvernement a donc décidé de mettre en place un taux de change préférentiel et temporaire pour les producteurs de soja. Baptisé « dollar agro », ce nouveau taux de change, qui vient s’ajouter aux multiples taux que compte déjà le pays, a pour objectif de compenser en partie les pertes des producteurs, mais doit également les inciter à liquider leurs récoltes pour stimuler les exportations.
Car cette sécheresse historique n’a pas affecté que le soja, venant ainsi fragiliser encore un peu plus les maigres réserves du pays en devises étrangères. La bourse de commerce de Rosario table désormais sur une production totale de 71 millions de tonnes pour le blé, le maïs et le soja, soit 50 Mt de moins que ce qu’elle prévoyait en début de campagne.
En conséquence, les ventes à l’international de grains et dérivés, qui représentaient la moitié des exportations argentines l’an passé, devraient chuter de 39%. Au total, les analystes de la bourse de commerce estiment que la sécheresse devrait coûter environ 20 milliards de dollars à l’Argentine, soit 3% de son PIB.
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