Un déficit de 5 à 6 millions de tonnes à moyen terme, c'est un des scénarios qui se profile sur le marché du cuivre, un métal clé pour la transition énergétique.

Quatre-vingts kilos de cuivre dans une voiture électrique contre deux ou trois fois moins dans un véhicule thermique. L'écart est énorme, et donne une idée de la demande qui se profile dans les prochaines années.
Même si les cours du marché à la baisse depuis plusieurs mois ne reflètent pour l'instant pas cette demande, les acteurs du secteur savent déjà qu'ils ne seront pas en capacité de répondre aux besoins qui s'annoncent dans le cadre de la transition énergétique.
La course aux énergies vertes a fait entrer le monde dans une électrification au pas de charge, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Or, électrification, va de pair avec plus de cuivre, car dès qu'il faut faire passer du courant et construire des câbles, c'est le métal incontournable.
Marché sous tension dès 2025
En vingt ans, la consommation mondiale de cuivre a doublé, et ces cinq dernières années, le commerce de cuivre a augmenté de 50% selon l'Agence internationale de l’énergie (AIE). Personne ne sait dire précisément à ce stade quand ce déficit entre l'offre et la demande va se faire jour. Selon l'International Copper Association – qui représente la moitié du tonnage de cuivre produit dans le monde – l'approvisionnement pourrait devenir problématique au début des années 2030 avec un déficit de 5 à 6 millions de tonnes.
L’AIE prévoit un marché sous tension dès 2025 après deux années d’excédent grâce au redécollage de la production depuis 2022.
L’inconnue du recyclage
L’offre des prochaines années est un facteur clé pour situer le point de déséquilibre dans le temps, mais reste difficile à évaluer. Elle dépendra de l'essor de l'industrie du recyclage, qui compte pour un tiers aujourd'hui du cuivre en circulation, mais aussi de la production minière, dans un contexte de baisse de qualité des gisements d'Amérique latine, alors que l'ouverture de nouvelles mines reste un processus très long qui mobilise des milliards de dollars d’investissement.
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