Bientôt deux mois que les troupes russes bombardent l’Ukraine. Joe Biden ne rêvait que d’Asie. L’histoire l’a rattrapé et ramené en Europe. Oublié le départ calamiteux des soldats américains de Kaboul, l’été dernier (2021). Le leadership américain se retrouve revigoré. Prudence habile de Washington néanmoins sur le plan militaire, mais offensive commerciale redoutable -dans l’énergie, la défense et l’agriculture notamment.

La boussole de Joe Biden, c’est l’opinion américaine qui ne veut plus de ces guerres lointaines et refuse d’y déployer le moindre soldat. Refus de toute intervention militaire y compris de manière « soft » via une zone d’exclusion aérienne pourtant demandée par Zelinsky. Joe Biden a pris la tête de l’opposition à Poutine. En fait-il assez ? N’est-il pas trop prudent ? Ce genre de critique revient en boucle chez les républicains qui estiment le président américain « faible ». C’est la première fois que deux puissances nucléaires se retrouvent face à face dans un conflit majeur « chaud » sans pouvoir se confronter directement. Entre accroissement de la dépendance militaire et énergétique de l’Europe à l’égard des États-Unis, et éloignement de l’idée d’une autonomie stratégique européenne, défendue notamment par la France, les conséquences pour l’UE vont être importantes.
Invités :
- Alexandra de Hoop-Scheffer, politologue. Spécialiste des États-Unis et des relations transatlantiques. Directrice à Paris du Think Tank, German Marshall Fund of the United States.
- Michel Duclos, diplomate, ancien ambassadeur, conseiller spécial à l’Institut Montaigne. Son dernier ouvrage : « La France dans le bouleversement du monde », aux éditions l’Observatoire.
- Philip Golub, professeur de Relations internationales à l’Université Américaine de Paris.
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