Ici l'Europe

Laurence Boone plaide pour une élargissement plus sécuritaire

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Notre invitée, Laurence Boone, la secrétaire d'État chargée des Affaires européennes en France, revient sur notre soutien extensif à l’Ukraine, de 57 milliards : « L’Europe n'a pas du tout à rougir, bien au contraire. Que fournit-on à l'Ukraine ? D'abord des armes, c'est ce dont ils ont besoin et des armes qu'ils peuvent utiliser immédiatement ; de la formation pour 30 000 soldats ukrainiens sur le sol européen ». Les sanctions ont leur utilité, selon elle : « On sape régulièrement et avec force la capacité de la Russie à maintenir son économie. On a gelé ses avoirs, on a ciblé les oligarques et on n'exporte plus rien qui puisse être utilisé à double usage, de manière civile et militaire. L'idée, c’est de dire « plus jamais ça ! »

Laurence Boone, la secrétaire d'État chargée des Affaires européennes en France.
Laurence Boone, la secrétaire d'État chargée des Affaires européennes en France. © France 24
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Faut-il élargir notre club européen à un pays gangréné par la corruption comme l’Ukraine ? « On ne veut pas les perdre, mais on ne veut pas se perdre. Après, je crois que ce qui est très important de garder à l'esprit aussi, c'est qu'avant, on faisait des élargissements pour le développement économique. Aujourd'hui, on a une logique sécuritaire qui est très importante et qui doit être pris en compte ».

Mme Boone réaffirme son soutien à la Moldavie, ce pays voisin de l’Ukraine qui s’inquiète d’un coup d’État russe : « La Moldavie subit des tentatives de déstabilisation, de désinformation russe. Ce que nous, nous faisons, c'est d'abord soutenir Maia Sandu, que j'ai rencontrée récemment dans sa lutte contre la corruption. Elle en a fait la priorité du gouvernement. Nous la soutenons pour qu'elle ait de l'énergie, pour que sa population ne soit pas privée d'énergie tout cet hiver. » Elle est vraiment dans un combat pour des valeurs européennes, que nous allons accompagner, face à des valeurs russes que nous combattons également.

Le Président américain Joe Biden prévoit 370 milliards d’investissements en faveur de la lutte contre le changement climatique. Une décision qui inquiète l’Union européenne et la Première ministre française Elisabeth Borne a appelé à être ferme en matière commerciale : pour sa secrétaire d’État, « il faut une réponse forte sur trois points : sur le point financier, sur la simplification bureaucratique et sur le fait d’avoir une politique commerciale qui soit beaucoup plus assertive. C’est une Europe qui s’assume puissante de façon décomplexée ». Parmi les 27, les petits pays craignent que les grands pays ne les dépassent : « il faut être très réaliste et pragmatique. Il y a des aides d’État qui peuvent être assouplies pour les pays qui ont les moyens d’en faire et pour ceux qui n’en ont pas, il reste de l’argent du plan de relance, il y a les fonds de cohésion et ils vont les utiliser. »

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