Journal d'Haïti et des Amériques

Présidentielle au Chili: «une contre-réaction à la révolte sociale de 2019»

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Les partis traditionnels mis hors-jeu, ce sont deux hommes aux antipodes de l’échiquier politique qui s’affronteront, le 19 décembre 2021, lors du second tour de la présidentielle. Le candidat de l'extrême droite, José Antonio Kast, nostalgique de la dictature de Pinochet est arrivé en tête hier (21 novembre 2021) du 1e tour avec 28% des suffrages, contre 25% pour le jeune député Gabriel Boric, chef de file de la gauche radicale.

Le candidat à l'extrême droite, José Antonio Kast, à Santiago du Chili, le 12 novembre 2021.
Le candidat à l'extrême droite, José Antonio Kast, à Santiago du Chili, le 12 novembre 2021. © MARTIN BERNETTI/AFP
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L'extrême droite en tête, deux ans après un grand soulèvement social contre les inégalités, et alors que le Chili est en pleine rédaction d'une Constitution pour remplacer celle issue de la dictature, c’est seulement « une surprise en partie », selon notre invité Franck Gaudichaud. Pour le professeur en Études latino-américaine à l'Université Toulouse Jean-Jaurès « c’est une contre-réaction face au cycle politique qui s’est ouvert avec la grande révolte sociale de 2019 et la rédaction de la nouvelle Constitution. C’est le parti du retour à l’ordre, à la critique des mouvements sociaux et une vision xénophobe et nationaliste qui l’emporte ». José Antonio Kast a réussi, selon lui, à « mobiliser un électorat déboussolé face à ce changement de cycle politique ». La question à présent est celle du report des voix. On scrutera notamment Franco Parisi, le troisième homme avec 13% des voix. Lors de la dernière élection, il n’avait donné aucune consigne de vote. « Il est sur un populisme de droite très critique de l’oligarchie, libéral au niveau économique, mais il y a encore de fortes inconnues pour savoir s’il appellera à voter pour Kast, en tout cas pour la gauche ce sera difficile de capter ces voix », selon Franck Gaudichaud.

 

  • Venezuela : le PSUV râfle la mise

Le parti socialiste au pouvoir de Nicolas Maduro sort grand vainqueur des élections régionales et municipales du dimanche 21 novembre 2021. Sur les 23 postes de gouverneurs en jeu, le PSUV en remportent 20. L’opposition qui participait, pour la première fois, à une élection après trois ans de boycott n’avait pas réussi à fusionner ses listes. « Clairement, elle paye ses divisions », analyse notre second invité Thomas Posado, docteur en Sciences Politiques à l'Université Paris 8. « Dans les 20 États gagnés par Nicolas Maduro, seulement 4 ont été gagnés avec la majorité absolue, les autres c’est seulement la division de l’opposition qui lui permet de remporter ces scrutins », souligne-t-il. Pour le spécialiste du Venezuela, c’est surtout la très forte abstention de près de 60% qu’il faut retenir, « elle montre un très clair désintérêt et une très grande défiance à l’égard des élites politiques, qu’elles soient du gouvernement ou de l’opposition ».

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