L'Épopée des musiques noires

"Black Boy", de l’écrit à l’oral

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Black Boy est un roman de Richard Wright publié en 1945. Il narre les conditions de vie d’un jeune homme noir dans le sud des États-Unis aux début du XXè siècle. Cet ouvrage littéraire est devenu un spectacle itinérant qui réunit, depuis trois ans, trois protagonistes investis dans une lecture musicale inédite. Le conteur (Jérôme Imard), le guitariste (Olivier Gotti) et le dessinateur (Jules Stromboni et Benjamin Flao, à tour de rôle), conduisent les représentations devant des spectateurs toujours enthousiastes. 

Le spectacle "Black Boy" illustré par le dessinateur Benjamin Flao.
Le spectacle "Black Boy" illustré par le dessinateur Benjamin Flao. © Benjamin Flao
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Richard Wright naquit dans le Mississippi en 1908. Il a vécu les heures sombres de la ségrégation raciale, les lynchages, les exactions du Ku Klux Klan, les brimades et les humiliations, la violence physique et psychologique exercée par les Américains blancs sur la communauté noire aux États-Unis. Cette douloureuse destinée, contée dans Black Boy, épouse l’esprit des musiciens de blues dont le statut resta longtemps malmené. Pour autant, ces mélodieux poètes témoignaient de l’injustice sociale qu’ils subissaient au quotidien. Il est donc pertinent que le revitalisation de cette époque troublée passe aujourd’hui par les notes inspirées d’un guitariste aguerri, le jeu sensible d’un comédien engagé, et l’apport essentiel d’une illustration visuelle dessinée. Ces trois formes d’expression nous plongent dans une Amérique redoutablement inégalitaire que des photos ou de rares vidéos ne pourront jamais, si justement et crûment, restituer. 

 

Le comédien Jérôme Imard à RFI.
Le comédien Jérôme Imard à RFI. © Christian Rose

 

La force du roman Black Boy fut de dire, à haute voix, l’horreur des discriminations outre-Atlantique. La légitimé du spectacle Black Boy est de constater en filigrane, à la lumière du texte original, que les dérives racistes continuent de tristement ponctuer notre présent. Les leçons du passé ne sont pas toujours bien apprises et les différents protagonistes du récit musical Black Boy se font un devoir de raviver notre indignation. Prendre le temps de réfléchir, d’écouter, de s’interroger, dans un monde rythmé par l’instantanéité de l’information, est un bienfait qu’il ne faut pas négliger. Ne pas se retourner sur le passé, ne pas comprendre ce que l’histoire peut nous dire de notre présent, ne pas avoir la volonté de savoir, cela conduit inexorablement à l’exacerbation de nos plus viles émotions. 

 

Le guitariste Olivier Gotti.
Le guitariste Olivier Gotti. © Bluebird Booking

 

Alors que l’on commémore, le 25 mars, les victimes de l’esclavage et de la traite négrière transatlantique, écouter les mots de Richard Wright déclamés, illustrés et mis en musique dans Black Boy en 2022, encourage notre ouverture d’esprit, notre bienveillance et notre examen de conscience. Les nombreux spectateurs ayant déjà assisté à cette mélodieuse narration théâtralisée sont unanimement dithyrambiques. Après 200 dates en trois ans dans des dizaines de villes françaises, l’aventure continue et les acteurs de cette belle initiative artistique et culturelle ne quittent pas les planches. Ils se produiront, ces prochaines semaines, dans les localités suivantes : Montigny-le-Bretonneux, Lignières, Bouloire, Hazebrouck, Cholet, Amboise, Bouc-Bel-Air, Clichy, Paris… Ne manquez pas Black Boy !

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Extrait du spectacle « Black Boy » au Musée du Quai Branly à Paris (janvier 2019).
Extrait du spectacle « Black Boy » au Musée du Quai Branly à Paris (janvier 2019). © Capture d'écran YouTube Yohann Feignoux

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