Magali Le Huche, comme un rock face au cancer
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Magali Le Huche livre un album plein d’humour et d’autodérision sur son combat (réussi) contre un cancer du sein. Sous les bons auspices de Joe Strummer, le leader du groupe britannique de punk rock «The Clash».
Dans son précédent album Nowhere girl (Dargaud, 2021), Pépite BD au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil en 2021, Magali Le Huche racontait à quel point son amour des Beatles l’avait aidée, pendant ses années collège, à surmonter sa phobie scolaire à l’âge de 12 ans. Dans ce nouvel opus, c’est un autre groupe britannique, The Clash, et son leader, le regretté Joe Strummer, qui vient à la rescousse de la néo-quadragénaire confrontée à la redoutable épreuve du cancer du sein, lui offrant une combativité très «rock».
Punk à sein, autre récit autobiographique, mêle à nouveau la sensibilité et la légèreté face à un sujet dramatique. Ici, pas question de sombrer dans un pathos mortifère : grâce à sa sincérité, à son humour et surtout à une autodérision salvatrice, l’autrice offre un récit plein de fantaisie et de sourires, même si des planches plus inquiétantes assombrissent l’histoire. Avec ses hauts et ses bas, c’est à une lutte pour la vie qu’elle convie ses lectrices et ses lecteurs, qui découvriront au fil des pages le parcours du combattant de son double de papier.
Dans son malheur, Magali Le Huche a sans doute eu beaucoup de chance. Elle a pu compter sur des soignants attentifs et compétents, mais aussi sur une famille unie derrière elle, qu’il s’agisse de sa mère, de son conjoint, de ses filles, et même de sa grand-mère, décédée à l’âge de 98 ans après avoir elle aussi survécu à un cancer du sein. Elle s’est aussi appuyée sur ses «copines de cancer», qui partageaient les mêmes souffrances et les mêmes interrogations, le temps de ce qu’elle appelle joliment ses «cafés-nichons».
Selon l’Institut National du Cancer, le cancer du sein est le premier cancer féminin en France, loin devant le cancer colorectal et le cancer du poumon. C’est celui qui cause le plus de décès (14% en 2018), mais grâce à l’amélioration des traitements et à un dépistage de plus en plus performant, 60% des cas sont diagnostiqués à un stade précoce, contre 7.3% au stade des métastases. L’âge, les antécédents personnels et familiaux, et la consommation d’alcool et de tabac sont les principaux facteurs de risques. On estime que près de 20 000 cancers du sein pourraient être évités chaque année en France. D’où l’intérêt d’un rendez-vous annuel comme la campagne mondiale de communication Octobre rose qui vise à sensibiliser au dépistage, mais aussi à récolter des fonds pour aider la recherche.
Punk à sein, Magali Le Huche (Dargaud).
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