Ukraine: malgré la situation tendue sur le front, les motivations restent intactes
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En Ukraine, la Russie maintient la pression dans la région du Donbass, mais l’Ukraine continue à résister et la volonté d’aucun des deux belligérants ne donne le moindre signe de fléchissement.

La situation est particulièrement tendue à Pokrovsk, une ville de 60 000 habitants vidée de sa population et théâtre de combats intenses. La ville est un nœud de communication qui, si elle tombait aux mains des troupes russes, leur ouvrirait de nouvelles perspectives vers l’ouest. C’est pourquoi la Russie maintient la pression.
Le commandement ukrainien reconnaît des difficultés, mais non la chute de la ville, ni l’encerclement de ses troupes. Au contraire, il affirme y avoir envoyé 200 hommes des forces spéciales pour y contenir les infiltrations russes.
Progression russe
Cela n’empêche pas la Russie de continuer à progresser lentement, selon les constats de l’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), une organisation américaine qui suit les combats. Selon cet institut, les troupes russes ont pris 461 km² de territoire ukrainien en octobre, c’est un tout petit peu plus qu’en septembre et c’est dans la moyenne depuis le début de l’année 2025. En revanche, l’armée russe n’a jamais tiré autant de missile sur l’Ukraine depuis le début du conflit que le mois dernier. Le réseau électrique continue à être notamment visé alors que l’hiver n’a pas encore commencé.
Mais toutes les nouvelles ne sont pas mauvaises pour l’Ukraine. Le pays vise aussi les installations énergétiques russes, notamment pétrolières, en espérant perturber les chaines d’approvisionnement et la logistique russes. Le pétrole est un enjeu majeur, sur le plan opérationnel, mais aussi sur le plan de la pression sur la Russie.
Selon des chiffres compilés par des agences de presse, depuis le dernier paquet de sanctions américaines contre les géants pétroliers russes, des acheteurs internationaux semblent se détourner des hydrocarbures russes, au moins provisoirement. Les raffineurs turcs ont réduit leurs achats par crainte des sanctions et des groupes chinois ne traitent plus les arrivages de pétrole russe par bateau.
Aide européenne
La solidarité internationale avec l’Ukraine ne faiblit pas, surtout en Europe. Le président Volodymyr Zelensky a récemment expliqué aux Européens qu’il comptait sur leur solidarité, au moins financière, pour les deux ou trois prochaines années.
Cette solidarité s’exprime aussi à travers l’aide militaire. Le président ukrainien explique que la défense antiaérienne de son pays a été renforcée grâce à la fourniture de missile anti-missiles Patriot par l’Allemagne. Et puis si les États-Unis retiennent encore la fourniture de missile de croisière Tomahawk, le Royaume-Uni a réapprovisionné ces derniers jours les stocks de missile Storm Shadow. Ces derniers sont utilisés pour frapper les installations profondément en territoire russe. Un réapprovisionnement en prévision de l’hiver.
Lundi 3 novembre au soir à Paris, une soirée était organisée par le collectif Skyshield France, qui comprend notamment des parlementaires. Cela pour demander à la France d’engager des moyens aériens afin de protéger le ciel de l’ouest de l’Ukraine. On a pu y voir que la cause ukrainienne reste populaire dans l’opinion. Mais les participants, savaient aussi qu'entre le manque de matériel et les craintes d’escalade, c'est une décision qui n'est pas encore mûre.
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