La fabrique du monde

Un an après la deuxième élection de Donald Trump, la politique étrangère américaine redéfinie

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Il y a un an, Donald Trump était réélu président des États-Unis. Depuis, il a bousculé les relations internationales et le positionnement des États-Unis. D'abord par son style.

Le président américain Donald Trump signant un décret sur les droits de douane dans la roseraie de la Maison Blanche à Washington DC, le 2 avril 2025.
Le président américain Donald Trump signant un décret sur les droits de douane dans la roseraie de la Maison Blanche à Washington DC, le 2 avril 2025. REUTERS - Leah Millis
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Il est direct, voire brutal et pour tout dire fort peu diplomatique. Neuf mois après son retour à la Maison Blanche, il est probable que certains chefs d’État se méfient avant d’aller devant les caméras dans le bureau ovale. La séance d’humiliation publique du président ukrainien Volodymyr Zelensky a marqué les esprits. Et il n'est pas le seul à avoir été rudoyé publiquement. 

Pas d'amis

Il y a la forme, abrasive, et il y a le fond. Avec Donald Trump, les États-Unis ont changé avec leurs partenaires et avec leurs alliés. Ceux qui s’en sont rendu compte les premiers, ce sont ses voisins directs, le Mexique et le Canada, premiers frappés par l’arme favorite du président américain : les droits de douane, autant outils économiques que de soumission. Le Canada, meilleur ami, allié et voisin, rabaissé au rang de 51e État à annexer, a dû attendre de changer son Premier ministre pour que le ton change un peu. Avec Donald Trump, il n’y a pas d’amis ou d’alliés. Les pays de l’Otan ont désormais un gros doute sur la protection américaine en cas d’attaque extérieure. Il n’y a plus non plus de multilatéralisme. Tout est transactionnel avec un président américain qui tord le bras de ses interlocuteurs pour obtenir des accords, ou plutôt des concessions. En quelques mois, les États-Unis sont revenus de manière radicale sur 80 ans de pratique diplomatique et d’alliances avec les démocraties.  

Des résultats mitigés

C’est désormais la force qui compte. L’occupant de la Maison Blanche ne cache pas son admiration pour les dirigeants et les régimes autoritaires. Vladimir Poutine, Kim Jong-un, Xi Jinping : ils ont tous eu droit à des compliments du président milliardaire, quand ce n’est pas au tapis rouge dans le cas du président russe, reçu avec les honneurs en Alaska, avant que la rencontre ne soit écourtée. Et les résultats avec eux sont assez variables.

Il promettait de faire la paix en Ukraine en moins de 24 heures avant même son investiture, mais les missiles continuent à tomber sur les villes ukrainiennes. Il a longtemps espéré rencontrer le dirigeant nord-coréen pendant sa dernière tournée asiatique, mais cela ne s’est pas fait, apparemment par manque d'intérêt à Pyongyang. Quant à sa guerre commerciale avec la Chine, elle s’est arrêtée net la semaine dernière quand Xi Jinping lui a fait comprendre qu’il détenait un quasi-monopole sur les terres rares indispensables à nombre d’industries de haute technologie.  

La paix par la force

Il y a quand même des succès. C’est vrai qu’il a imposé un cessez-le-feu fragile à Gaza, mais ce n'est pas encore la paix, qui est prévue dans son plan après de nombreuses étapes encore très incertaines. Donald Trump se voit d'ailleurs en faiseur de paix, mais la paix par la force. Il renforce sa présence militaire et frappe en mer des Caraïbes pour lutter contre le trafic de drogue, mais peut-être surtout pour impressionner les pays voisins et menace le Nigeria d’une opération militaire. Pas certain, malgré les huit guerres qu'il estime avoir arrêtées en huit mois, que cela l’aide à obtenir le prix Nobel de la paix tant convoité qui lui a échappé cette année. 

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