La fabrique du monde

Nouveaux survols de sites sensibles en Europe, la Belgique en alerte

Publié le :

Depuis plusieurs semaines, plusieurs pays européens s’inquiètent du survol de sites sensibles ou stratégiques par des drones dont l’origine n’est pas clairement établie. Le gouvernement belge organise, ce jeudi 6 novembre, une réunion de son Conseil national de sécurité.  

Entrée de la base aérienne de Kleine-Brogel en Belgique. Celle-ci aurait été survolée par des drones non identifiés les 31 octobre et 1er novembre 2025.
Entrée de la base aérienne de Kleine-Brogel en Belgique. Celle-ci aurait été survolée par des drones non identifiés les 31 octobre et 1er novembre 2025. AFP - JILL DELSAUX
Publicité

La Belgique a connu ces derniers jours des survols de drones d’origine inconnue et de taille importante au-dessus de deux aéroports, dont celui de Bruxelles, siège de l’exécutif européen. Il a dû fermer quelques heures dans la nuit de mardi à mercredi. Des vols ont été annulés. Fermeture temporaire également d’un autre aéroport, spécialisé dans le fret aérien celui-là, à Liège. Il est aussi à noter que des événements similaires se sont produits en fin de semaine dernière à Berlin, où l’aéroport de Brandebourg a dû fermer deux heures. Tout ça pour des raisons de sécurité évidemment puisqu’une collision avec un appareil en vol pourrait avoir des conséquences très graves.  

Des sites stratégiques

Des sites militaires sont également concernés. En fin de semaine dernière, une base militaire belge réputée abriter des armes nucléaires américaines pour l'Otan a également été survolée par des drones. De même qu’une autre base qui accueille elle les avions de combats F-35 récemment acquis par la Belgique. Tout cela vient s’ajouter aux premiers incidents à Munich, en Allemagne et à Copenhague, au Danemark, à la fin du mois de septembre et au début du mois d’octobre.  

On ne sait pas, et surtout on ne dit pas qui est à l'origine de ces survols, mais on s’en doute. Les services de sécurité belges affirment que la taille des engins et leur vol coordonné pointent vers un acteur étatique. Il y en a deux qui ont prouvé depuis des mois qu’ils en sont capables : l’Ukraine et la Russie et très franchement, on voit mal l’Ukraine faire ça à ses soutiens européens. Parce que ce sont des pays qui soutiennent l’Ukraine qui sont survolés. Tout pointe vers la Russie, qui dément toute responsabilité depuis le début de ces survols.  

À lire aussiBelgique: le trafic aérien interrompu après un signalement de drones

Un message de défi

Les Européens ont déjà commencé à agir. L’Allemagne a adapté sa législation, qui était un peu floue pour pouvoir abattre ces drones. La Belgique est en train de développer ses moyens pour pouvoir le faire. Le Conseil national de sécurité qui se réunit aujourd’hui a la compétence de faire jouer l’article 4 du traité de l’Atlantique nord. Autrement dit d’alerter les autres pays de l’Alliance atlantique pour déclencher des consultations et une réponse coordonnée. Cet article a été invoqué 9 fois depuis le début de l’Otan. La dernière fois au mois de septembre par l’Estonie et la Pologne, quand leurs espaces aériens respectifs ont été survolés par des avions russes armés et par des drones militaires russes comme ceux qui s’abattent presque quotidiennement sur l’Ukraine. Résultat : l'envoi de moyens aériens vers l'est de l'Europe avec des F16 danois et des Rafale français et l’annonce de d’un mur anti-drones par l’Union européenne. Ces nouveaux survols se produisent après ces mesures. Et c’est sans doute aussi un message de défi de la part de ceux qui en sont à l’origine.  

À lire aussiUE: un mur de défense anti-drones à l'étude après des survols dans l'espace aérien européen

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 02:50
  • 03:09
  • 03:14
  • 03:14
  • 03:33