Sur son nouvel album «Watt», Bertrand Belin nous invite à la béatitude
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Le chanteur français Bertrand Belin sort son huitième album Watt, un disque sur lequel il confirme son tournant artistique et continue, dans ses textes, à cultiver le mystère.

Bertrand Belin fait partie de cette catégorie d'artistes dont la carrière est bien établie, mais qui n'ont jamais sorti de véritable tube. Et on peut supposer que ce n’est pas ce qu'il recherche. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, on vous recommande « Hypernuit », un titre emblématique de sa discographie, sorti en 2011.
Avec Watt, Bertrand Belin confirme un virage artistique qu'il avait amorcé sur son précédent album Tambour vision. Sur ce dernier, il avait déjà introduit des synthétiseurs, s'éloignant de sa configuration classique guitare, basse, batterie.
Soulignons que Bertrand Belin est un excellent guitariste, et c’est avec cet instrument qu’il avait l’habitude de composer, mais pour Watt, il a composé au piano, ce qui, selon lui, offre une autre approche. Pour la production des morceaux, il a privilégié les machines et les instruments à cordes, la guitare étant en retrait, ce qui donne un résultat minimaliste et éthéré.
Cependant, un point peut troubler à l'écoute de cet album : la ressemblance avec Alain Bashung, tant dans le chant que dans l'écriture et le choix des mots. C'est d'autant plus surprenant que Bertrand Belin a déjà une identité musicale forte. Dans une interview, il explique faire partie d'une « école musicale qui compte finalement assez peu d'élèves dans ce pays ». Une jolie pirouette, dans une formule qui lui ressemble, mais qui ne répond pas vraiment à la question. C’est le cas par exemple sur « Pluie de data », un morceau remarquable avec une montée en intensité réussie et une écriture remarquable.
Finalement, avec Bertrand Belin, il faut prendre ce qu'il propose sans se poser trop de questions. Se laisser porter par la béatitude qu'il suggère, par sa poésie et ses mélodies en pente douce.
Pour finir, évoquons le morceau « L'inconnu en personne » sur lequel il aborde cette idée intéressante, qu'en ville, on croise à longueur de journée des inconnus, sans se douter que chacun d'entre nous transporte un vécu, une histoire, des racines, des désirs, des malheurs et que l'on gagnerait à prendre conscience de cette profondeur avant de s'adresser la parole. Une réflexion profonde et poétique, typique de l'univers de Bertrand Belin.
Bertrand Belin Watt (Cinq 7) 2025
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