Avec La hauteur de la lune, Oxmo Puccino signe son neuvième et dernier album. Le rappeur franco-malien abandonne un format musical qu'il estime dépassé par les habitudes actuelles engendrées par les plateformes d'écoute. Un « au-revoir » vibrant où la nostalgie se conjugue avec le plaisir des mots et de la plume.

Oxmo Puccino prend de la hauteur et s'envole vers une nouvelle vie, sur une lune où il pourra écrire des romans, jouer au théâtre et s'occuper de sa famille, autant d'activités qu'il affectionne ces temps-ci. Car le rappeur ne se reconnait plus dans le monde actuel. « Je suis un homme du 20e siècle », répète-t-il à longueur d'interviews. Comprenez : le rythme de confection d'un album bien écrit ne correspond plus, selon lui, à ce que réclame le Léviathan des plateformes. Il n'y a pourtant aucun pathos dans ses choix. On peut être d'un autre temps et avoir encore des choses à dire, ainsi qu'un brin d'amour-propre pour faire briller son étoile. Comme sur le titre, en mode ego-trip, « Les meilleurs ».
Le sens de la rime, la plume alerte qui ont fait sa réputation sont toujours présents trois décennies après le début de sa carrière. Oxmo Puccino a mûri, et regarde le temps qui passe avec une certaine tendresse, ce temps qui transforme tout, et « estompe les colères », rappe-t-il sur le titre « Fête des Pères ». Le daron du rap, comme le surnomme la profession, passe avec élégance le flambeau à une nouvelle génération, en particulier aux trentenaires Josman et Tuerie, invités sur l'album. Mais il garde pour lui son cousinage d'éloquence avec son ainé et ami Mc Solaar avec qui il partage le micro sur le titre « Ne pas m'aimer », débordant d'autodérision.
Oxmo Puccino La hauteur de la lune (Derrières les planches) 2025
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