En Cisjordanie, l’occupation israélienne a commencé en 1967. Les civils palestiniens sont alors soumis au droit militaire israélien. Un « régime d’apartheid » pour les Palestiniens, dénoncé par la Cour internationale de justice (CIJ). Au terme d’un mouvement de protestation, la première Intifada (« soulèvement », en français), un processus de paix est engagé. Les accords d’Oslo suscitent l’espoir de faire naître un État palestinien. Après la poignée de main historique entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin sous les yeux de Bill Clinton, les négociations se figent peu à peu. La violence refait surface. L’impasse appelle à repenser la lutte nationale et le paradigme d’une solution à deux États.

Cisjordanie : une vie sous surveillance, entre murs et restrictions
Depuis près de soixante ans, la Cisjordanie vit sous occupation militaire israélienne : les opérations de l’armée, les colonies en expansion et le mur de séparation façonnent le quotidien des Palestiniens. Construit à partir de 2003, ce mur coupe des familles, ferme des routes et transforme certaines villes en enclaves isolées. À Bethléem, Claire Anastas en est un symbole malgré elle : sa maison est encerclée sur trois côtés par cette imposante barrière de béton.
« On pleurait tous à chaudes larmes. Mon fils m’a dit : “Maman, après tout ce qu’on a subi, nous sommes restés. Nous avons tenu bon dans la maison. Et maintenant, on en arrive à nous enterrer vivants.” C'était ces mots : Buried us alive, buried us alive. » – Claire Anastas, habitante de Bethléem.
Des restrictions permanentes et une pression constante
L’impact du mur et de l’occupation se traduit par des restrictions de déplacement drastiques. À Hébron, une ville où palestiniens et colons israéliens cohabitent sous tension, certaines rues sont totalement interdites aux habitants palestiniens. Des checkpoints, des autorisations de passage et des fouilles systématiques sont devenus le quotidien de ceux qui tentent de se rendre au travail, à l’école ou au marché.
Naplouse, autrefois poumon économique de la région, a subi de plein fouet les effets de la seconde Intifada. La répression israélienne a laissé des traces, et la ville reste sous haute surveillance. Aujourd’hui encore, l’accès y est limité, les barrages militaires entravent la circulation et l’économie locale peine à se relever.
« Ce conflit violent doit se terminer dans de bonnes conditions, la paix et la justice. Mais la solution n’est pas la soumission aux oppresseurs. La solution aux problèmes de l’oppresseur et de l’opprimé est d’aller vers une situation où il n’y a pas d’oppresseurs ni d’opprimés. [...] Mais nous ne pouvons pas maintenir cette situation. L’occupation militaire, le colonialisme de peuplement, l’apartheid ne sont pas durables. » – Saed Abu Hijleh, professeur de géographie politique à l’université Al-Najah à Naplouse.
Un avenir incertain
Malgré les condamnations internationales et les appels au démantèlement des colonies israéliennes, l’occupation israélienne se renforce. La Cour internationale de justice a jugé que « la présence continue de l’État d’Israël dans le Territoire palestinien occupé est illicite ». Mais sur le terrain les habitants, eux, continuent de résister, que ce soit en restant sur leurs terres, par des rassemblements de protestation ou en se battant pour maintenir les moyens de leur subsistance.
Carte d’identité : Cisjordanien est une immersion dans le quotidien des Palestiniens vivant sous occupation, entre restrictions de déplacement, tensions croissantes et espoir de justice. À travers les récits de ceux qui subissent cette situation, cet épisode explore l’impact profond du système de contrôle israélien sur la société palestinienne. Écoutez dès maintenant cet épisode de Palestiniens et pour découvrir leurs témoignages et comprendre les enjeux d’un territoire en quête de justice.
Épisode 1 : « Carte d'identité : réfugiés »
Épisode 2 : « Carte d'identité : Cisjordanien »
Épisode 3 : « Carte d'identité : Hiérosolymitain »
Épisode 4 : « Carte d'identité : Gazaoui »
Épisode 5 : « Carte d'identité : Israélien »
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