Politique, le choix de la semaine

Zemmour: le «phénomène» qui bouscule la campagne

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Eric Zemmour, ce polémiste d'extrême droite qui s'est invité dans la campagne présidentielle, capte depuis quelques semaines l'attention médiatique, à tel point qu'un sondage l'a placé récemment pour la première fois au second tour de l'élection présidentielle. Jusqu'où Eric Zemmour peut-il aller ?

Eric Zemmour sourit en lançant son dernier livre vendredi 17 septembre 2021 à Toulon, dans le sud de la France (image d'illustration).
Eric Zemmour sourit en lançant son dernier livre vendredi 17 septembre 2021 à Toulon, dans le sud de la France (image d'illustration). © AP - Daniel Cole
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C'est très difficile à dire pour le moment. D'autant qu'Eric Zemmour n'est pas encore officiellement candidat à l'élection présidentielle même s'il participe activement à la campagne en jouant une partition d'occupation de l'espace médiatique avec des positions extrêmes sur l'islam notamment et dont le fond de commerce est la théorie du « grand remplacement » selon laquelle la population française risquerait d'être « remplacée » par la population d'origine africaine et maghrébine. Une théorie qui joue sur les peurs mais qui attire l'attention d'une partie des Français. Même si à plus de six mois de l'élection présidentielle, il faut prendre les sondages qui indiquent une dynamique d'Eric Zemmour avec précaution.

Faut-il minimiser le phénomène Zemmour ?

Cela a été la première réaction des adversaires d'Eric Zemmour, à la recherche de la bonne manière de contrecarrer son offensive sans paraître fébriles. Mais Marine Le Pen, celle qui fait le plus les frais de sa progression, a senti qu'elle ne pouvait plus se contenter de laisser passer la vague en affichant  son « calme » et son expérience des campagnes qui lui a appris que la vérité de l'automne n'est pas celle du printemps, car Eric Zemmour offre un débouché politique à ceux qui ne croient plus que la chef du RN peut gagner l'élection présidentielle. Elle le qualifie donc maintenant de « concurrent » et marque ses différences avec lui.

Du côté des Républicains, c'est le flottement. Xavier Bertrand et Valérie Pécresse sont empêtrés dans leur bataille pour la candidature et laissent un espace à Eric Zemmour. A gauche, Jean-Luc Mélenchon a, lui, pris l'option de débattre avec le polémiste, une confrontation télévisée qui a été reprochée à l'Insoumis car elle crédibilisait Eric Zemmour.

 Et dans le camp d’Emmanuel Macron ?

On observe un phénomène qui pour le moment ne nuit pas à Emmanuel Macron. Un haut responsable de LaRem estime que  « la fausse campagne d'Eric Zemmour ne peut pas durer », qu'on verra ce qui se passera quand il sera candidat et qu'il « prendra les coups en pleine face ». Un autre s'inquiète de la « fascination morbide pour le débat trash » mais croit qu'il faut affronter Zemmour sur le fond car il est « creux dès qu'il ne parle pas du grand remplacement ». Et un ministre espère que les Français préfèreront le président sortant  à un « saut dans l'inconnu ». 

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