Politique, le choix de la semaine

Législatives en France: personne n'en parle, tout le monde y pense

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À trois semaines du premier tour de la présidentielle française, le chef de l’Etat Emmanuel Macron, qui a dévoilé son programme jeudi, fait toujours la course en tête dans les sondages. Même s'il répète que « rien n'est joué », autour de lui, on réfléchit au coup d’après : aux élections législatives et même à une éventuelle dissolution de l'Assemblée nationale !

L'Assemblée nationale de France, le 12 mai 2020.
L'Assemblée nationale de France, le 12 mai 2020. AP - Gonzalo Fuentes
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C’est un scénario imaginé par certains proches du président : dissoudre l’Assemblée nationale juste après une éventuelle réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril ! Cela provoquerait des élections législatives plus tôt que prévu et permettrait de surfer sur la victoire en espérant sur un raz-de-marée électoral comme en 2017.  

C'est la date des législatives qui chagrine les promoteurs de cette solution car le scrutin est programmé en juin, soit huit semaines après la présidentielle. C’est deux semaines de plus qu’en 2017, c’est trop, estiment certains ! Ils se disent que plus le temps passe, plus l’effet de souffle d’une victoire à la présidentielle pourrait s’amenuiser, et moins importante serait alors la nouvelle majorité présidentielle à l’Assemblée nationale. Chaque semaine qui passe, c’est 15 députés en moins, fait-on valoir.

Sauf que ce scénario est loin de faire l’unanimité. « Trop électoraliste » dit un ministre, « trop tactique » renchérit un cadre de la majorité pour qui un tel coup de poker pourrait avoir dans l'opinion l’effet inverse que celui recherché. « Gagner 15 jours, quel intérêt ? »  s’interroge un autre cadre macroniste.

Négociations difficiles en vue

Au-delà de cette réflexion, les législatives, ce sont aussi des candidature à attribuer et sur ce point aussi, chaque parti de la majorité (LREM, Modem, Agir, Horizons, etc.) réfléchit, avec un objectif : avoir un seul candidat pro-Macron par circonscription. Cela suppose des accords, des compromis. Tous les stratèges de la majorité anticipent des négociations très dures entre les différents partis. Pour l'heure, c'est le calme avant la tempête. Car aucun candidat ne sera annoncé avant le second tour de la présidentielle afin de garder les troupes soudées.

Ce n’est pas le choix qu’ont fait d’autres partis comme le Rassemblement national de Marine Le Pen qui investit déjà des candidats. Des accords ne sont pas exclus avec le parti d'Eric Zemmour dans certains endroits. Dans le camp d'Eric Zemmour, une rude négociations se prépare là-aussi entre tous ceux qui ont rejoint Reconquête, notamment avec Marion Maréchal qui a négocié son ralliement contre des investitures pour elle et ses proches. Du côté de la droite et des Républicains, les investitures ont commencé mais certaines sont en suspens. D’éventuels candidats « ne veulent pas se mouiller, glisse une cadre de LR. En fonction du résultat de la présidentielle, certains pourraient s’arrimer à la majorité présidentielle ».

La gauche se parle malgré les tensions

A gauche aussi, ça discute ! A part entre Insoumis et socialistes où on ne se parle pas, les états-majors des partis de gauche sont en lien. Les discussions sont par exemple très poussées entre communistes et socialistes. La guerre en Ukraine a créé de nouvelles tensions très fortes entre les candidats Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo autour de leur positionnement vis-à-vis de la Russie. Mais malgré leurs divergences, tous sont obligés de négocier car, à part pour Jean-Luc Mélenchon, la présidentielle s’annonce mal.

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