Comment Zemmour prépare sa traversée du désert
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Il espérait se refaire après sa défaite à la présidentielle. Eric Zemmour a encaissé un deuxième échec aux législatives. Pire, son parti Reconquête n'obtient aucun siège à l'Assemblée nationale. Les prochaines années seront difficiles pour le camp de l'ex-polémiste. Sa survie est en jeu.

Aucun député, des troupes démotivées et pas de scrutin national avant 2026. Comment tenir, rester visible, ne pas disparaître ? En politique, on appelle ça une traversée du désert : comment remonter la pente pour un come-back victorieux ? La question hante Eric Zemmour. Son aventure présidentielle a fini avec 7% des voix, bien en dessous de ses espérances. Son parachutage dans le Var pour les législatives a été un fiasco, il a été éliminé dès le 1er tour. Et puis cerise sur le gâteau : le grand rival de Reconquête, le Rassemblement national fait une entrée massive à l'Assemblée. Au luxueux QG, c'est la soupe à la grimace.
Règlements de comptes
Signe des tensions, le journal Le Parisien rapporte une engueulade en bonne et due forme entre Eric Zemmour et l'ex-figure des « gilets jaunes » Jacline Mouraud. Des échanges houleux sur la stratégie de campagne et l'absence de message envoyé aux classes populaires. Au QG, on démine la passe d'arme en parlant de « discussions franches ». « Ils ne s'étaient pas vus depuis la défaite », explique une membre de l'équipe. Autre sujet de brouille : les finances. Reconquête et ses 3 partis alliés doivent se partager l'argent récolté aux législatives : plus d'un million et demi de dotation publique l'an prochain. Les négociations continuent. « Chacun a ses intérêts », confesse une participante.
Quel retour pour Eric Zemmour ?
Eric Zemmour va débuter en septembre une série de conférences pour faire ce qu'il adore et ce qui a fait son succès à la télévision : commenter l'actualité. Une revue est également en préparation. Son parti organisera sa rentrée dans le Var les 10 et 11 septembre. Et après ? Mystère. Le jeune parti d'Eric Zemmour est à un moment charnière, résumé par une des cadres du mouvement : « Comment on vit 5 ans dans l'opposition ? » Reconquête n'a personne à l'Assemblée, mais il peut s'appuyer sur quatre députés européens, deux sénateurs et une trentaine d'élus locaux. Et il y a aussi les jeunes militants, véritable armée de terrain qui a œuvré pendant la campagne. Les deux années avant les européennes, où Reconquête espère se relancer, s'annoncent longues. Il va falloir survivre dans l'ombre colossale du RN.
Des départs possibles ?
Les ralliés venus du RN et des LR - Guillaume Peltier, Nicolas Bay, Stéphane Ravier - misaient sur l'effondrement de leurs ex-partis. Pari raté. Mais de là, à claquer la porte encore une fois, c'est peu probable. « Partir ? Mais partir où ? », résume une source à la tête de Reconquête. Les zemmouristes sont isolés et amers mais condamnés à tenir ensemble jusqu'à la prochaine campagne
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