Coupures d’électricité: une communication sous tension
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En France, le risque de coupures d'électricité cet hiver est au cœur de l’actualité politique. Le gouvernement a voulu montrer qu'il était prêt en présentant des scénarios pour faire face à toutes les éventualités, mais s'est pris comme un boomerang un vent de panique et un flot de critiques. Et Emmanuel Macron a dû rappeler tout le monde à l'ordre.

C'est des États-Unis où il était en visite, qu'Emmanuel Macron a commencé à essayer de calmer les esprits. Le souffle de l'inquiétude en train de monter en France a traversé l'Atlantique et lorsqu'il a été interviewé par une chaine de télévision nationale à la fin de son séjour, le chef de l'État a pris soin de recadrer le débat : « Pas de panique », a-t-il déclaré !
Mais on ne peut pas dire qu'il a été totalement entendu. Surtout après que le porte-parole du fournisseur d'électricité Enedis a mis le feu aux poudres en expliquant que les malades à domicile sous respirateur ne seraient pas épargnés en cas de coupure. Stupeur et tremblements. Dans les circonscriptions, certains députés ont eu des messages de Français en mode paniquent justement. Un sénateur de la majorité s'énerve et tacle dans un langage fleuri : « Ce qui est alarmant, c'est la connerie d'Enedis... pas des coupures de deux heures » ! Mais il concède aussi que les ministres, certains parlant de coupure, d'autres affirmant qu'il n'y en aurait pas, ont entretenu la confusion.
Y a-t-il eu un effet Covid-19 dans la gestion de la crise énergétique ?
Certainement, car le souvenir de la pénurie de masques pendant le Covid-19 est toujours là, accompagné de celui des critiques dont le gouvernement a fait les frais sur son impréparation. Pour ne pas être pris une nouvelle fois en défaut d'anticipation, Elisabeth Borne et ses ministres ont voulu être « transparents », bien faire, trop bien faire peut-être, et ont finalement donné l'impression qu'ils annonçaient d'inéluctables coupures. Pas du tout du goût d'Emmanuel Macron qui avait présenté la sobriété comme un moyen d'éviter la pénurie. « Les scénarios de la peur, pas pour moi », a déclaré le président, fâché, mais un peu à contre-temps.
Une aubaine pour l'opposition
Une aubaine pour l'opposition qui a saisi la balle au bond pour attaquer Emmanuel Macron. Marine Le Pen notamment s'est engouffrée dans la brèche en clamant : « On est dirigé par des incapables ». Un député LFI s'insurge : « Les coups de menton d'Emmanuel Macron, on voit à quoi ça mène, c'est le retour au Moyen-Âge ». Le chef de l'État pris pour cible en conclusion d'un épisode de communication ratée.
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