Macron: le remaniement, c'est maintenant ?
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Le remaniement, c'est pour bientôt ? La rumeur ne cesse d'enfler, de désenfler pour enfler à nouveau. Et c’est le principal sujet de préoccupation dans la majorité.
Un allié d'Emmanuel Macron affirme qu'il y a urgence, qu'il faut agir avant l'été, que l'équipe Borne ne marche pas, que le président en est conscient et que ça « l'agace ». Ce cador de la majorité plaide donc pour mettre un « politique » à Matignon renvoyant Elisabeth Borne à son image de techno, il dresse même le portrait de la perle rare : quelqu'un qui soit « capable de créer une majorité, d'emporter le pays avec un élan ». Pas du tout le portrait d'Elisabeth Borne. Mais, pour un ministre, ces attaques n'atteignent pas la cheffe du gouvernement, au contraire il affirme que ça « la galvanise » et qu'elle n'a pas l'idée de « lâcher la rampe ».
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Quel intérêt aurait Emmanuel Macron à remanier avant l'été ?
Un macroniste historique n'en voit aucun. Pour lui, le président devrait « garder » Elisabeth Borne jusqu'aux sénatoriales et même plus tard, pour évacuer les sujets sensibles : immigration, fin de vie, budget. Et, à l'entendre, un remaniement sans changement de Premier ministre, simplement pour faire sortir les invisibles du gouvernement, cela ferait « pschitt ». Autrement dit, cela n'aurait aucun impact politique. Mais, un ministre pointe quand même les faiblesses de certains membres du gouvernement et juge qu'Emmanuel Macron a besoin de « poids lourds » sur les « gros pôles » où il n'en a pas, et de citer l'éducation ou la santé.
Remanier, c'est aussi créer une nouvelle donne politique
C’est ça le véritable enjeu. Un ministre pense que le président n'a pas encore « choisi ses options » et donc ne peut pas organiser son « dispositif ». Ce qui est en question, c'est la méthode pour « élargir » la majorité relative. L'hypothèse d'un rapprochement avec les Républicains circule toujours. Le remaniement pourrait être la « traduction » d'un tel accord, estime un sénateur, quand un député européen rappelle dubitatif que pour négocier avec un parti, il faut qu'il ait « un chef et un programme ». Eric Ciotti appréciera. D'ailleurs le président des LR a répondu en niant tout accord avec le gouvernement au micro de RFI.
Il n'empêche, le président reçoit : Nicolas Sarkozy, Edouard Philippe... La majorité bruisse de rumeurs. Et Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance, a convié des parlementaires à une réunion sur la situation politique dans une semaine. L'un des invités -issu de l'aile gauche- juge que si l'objectif est de tester les troupes sur un accord avec les LR, c'est une « provocation ». Ça ressemble tout de même à une initiative pour préparer le terrain avant les grandes manœuvres et peut-être un remaniement, maintenant ou plus tard.
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