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Ursula von der Leyen, invitée surprise de la pré-campagne européenne de Renaissance

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Le parti d'Emmanuel Macron organise ce week-end sa rentrée à Bordeaux. Un « campus européen », dixit Renaissance, pour marquer une première étape sur la route des élections européennes. Un rassemblement avec une tête d'affiche surprenante : Ursula von der Leyen. Le problème, c'est que la venue de la présidente de la Commission européenne n'est pas forcément bien vue par les macronistes.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de son discours annuel sur l'état de l'Union européenne au Parlement européen, le mercredi 13 septembre 2023 à Strasbourg.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, lors de son discours annuel sur l'état de l'Union européenne au Parlement européen, le mercredi 13 septembre 2023 à Strasbourg. AP - Jean-Francois Badias
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Pour certains élus, c'est même une très mauvaise idée. Un député Renaissance y voit un « mauvais signal » envoyé aux électeurs, qui se désintéressent déjà habituellement des européennes. Le choix de Stéphane Séjourné, le patron du parti, a surpris beaucoup de macronistes : mettre en avant Ursula von der Leyen, membre de la droite allemande, présidente sortante de la Commission européenne, candidate à sa succession, « ça donne l'impression qu'on cherche une simple reconduction, comme à la présidentielle française », tacle une élue.

Polémique sur le Haut-Karabakh

Ursula von der Leyen est aussi pointée du doigt pour sa gestion de la crise entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Six députés Renaissance ont pris la plume pour signer une tribune dans Le Figaro vendredi. Ils appellent la présidente de la Commission européenne à prendre des mesures d'urgence pour les Arméniens, à remettre en cause les contrats gaziers avec Bakou et à sanctionner les dirigeants azerbaïdjanais. La Commission « est restée spectatrice de l'opération militaire » dans le Haut-Karabakh, écrivent-ils. On a connu des mots d'accueil plus chaleureux.

Pré-campagne sans se presser

Ce campus européen de Renaissance est organisé 8 mois avant le vote de juin 2024. Mais le parti n'a pas prévu d'accélérer sa campagne. La direction de Renaissance devrait choisir sa tête de liste en début d'année prochaine et pas avant. L'idée, c'est d'attendre que les Français s'intéressent réellement à ces élections et aussi de préserver le ou la candidate des attaques des concurrents. C'est la stratégie que les macronistes avaient suivie en 2019. Avec un certain succès : ils étaient arrivés deuxième avec 22,4% des voix. Pas sûr que cela fonctionne à nouveau. La concurrence est mieux préparée, selon un cadre de Renaissance qui regrette le temps perdu : si la tête de liste choisie est peu connue, elle aura au contraire besoin de partir tôt en campagne pour se faire connaître auprès des électeurs. « On a besoin de panache, de souffle, d'une personnalité qui vend du rêve », se lamentait un député, marcheur de la première heure.

Trois potentiels candidats pour la tête de liste

Ils sont trois pour l'instant à pouvoir espérer mener la bataille. Stéphane Séjourné, d'abord. Le président du groupe Renew au Parlement européen, et donc aussi à la tête du parti Renaissance. Le plus légitime mais il hésite à repartir à Bruxelles au risque de rater une place au gouvernement en cas de remaniement. L'autre prétendante quasi déclarée, c'est la secrétaire d'État chargée de l'Europe, Laurence Boone. Peu connue, mais qui a son CV pour elle : avant son poste au gouvernement, elle a été cheffe économiste à l'OCDE. Enfin, Thierry Breton cache à peine ses ambitions : le commissaire européen à l'industrie et au numérique s'active en coulisses. Il prendra justement la parole ce samedi, après Ursula von der Leyen. Mais à 68 ans et après une carrière politique déjà bien remplie, on serait loin du « panache » espéré par une partie des macronistes.

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