Le président français Emmanuel Macron face au spectre d'un départ anticipé de l'Élysée
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Le président français Emmanuel Macron a donc finalement tranché : le nouveau Premier ministre est un cacique de droite, Michel Barnier. Ce choix maintient le chef de l'État sous pression, car ses manœuvres et atermoiements ont provoqué la colère de la quasi-totalité de la classe politique. Jusqu'à poser la question de sa capacité à aller au bout de son second mandat présidentiel. Aurélien Devernoix bonjour, le chef de l'État quittant l'Élysée avant 2027, c'est une petite musique qui résonne.
En effet, et tout d'abord dans l'Assemblée nationale. Cette semaine, 80 députés du Nouveau Front populaire ont déposé une proposition de résolution pour destituer Emmanuel Macron. Les parlementaires font appel à l'article 68 de la Constitution, estimant que le chef de l'État a depuis la dissolution « manqué à ses devoirs ».
Le texte est quasiment voué à l'échec, car il faudrait qu'il soit adopté par les deux tiers des députés et des sénateurs réunis en Parlement : c'est mission impossible. Les Insoumis ont d'ailleurs lancé en parallèle une pétition demandant la destitution d'Emmanuel Macron qui a déjà recueilli 200 000 signatures. « C'est un coup stratégique, explique le coordinateur de LFI Manuel Bompard. On installe l'idée de son départ dans la tête des Français et des parlementaires, et puis on pourrait avoir des surprises à l'Assemblée ».
Une mélodie de départ qui résonne ailleurs qu'à gauche
La déclaration de candidature à l'élection présidentielle d'Édouard Philippe a en effet sonné comme un coup de semonce pour Emmanuel Macron. En se lançant aussi tôt dans la course, son ancien Premier ministre donne en effet l'impression que le chef de l'État pourrait quitter l'Élysée plus tôt que prévu. Édouard Philippe laisse d'ailleurs la porte ouverte à ce scénario dans l'interview où il affiche ses ambitions.
Un départ inenvisageable pour Emmanuel Macron
Pour le président de la République, il est en effet hors de question de ne pas achever son mandat. Mais il ne sera peut-être pas décisionnaire si l'instabilité politique se poursuit. Une nouvelle dissolution de l'Assemblée pourrait intervenir en 2025 et en cas de nouvelle débâcle du camp présidentiel, Emmanuel Macron se retrouverait face à une pression politique énorme et au risque renouvelé d'une destitution ou d'une démission forcée.
En 1969, le général Charles de Gaulle, usé par la révolte de Mai-1968 puis par une défaite par référendum sur sa réforme du Sénat, décidait de rendre son tablier, à trois ans du terme de son second mandat. Emmanuel Macron le sait : il lui faudra retrouver de l'élan pour éviter que l'histoire ne se répète.
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