Politique, le choix de la semaine

Michel Barnier, l'heure des regrets

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Alors qu'il a quitté Matignon il y a quelques jours à peine, Michel Barnier encaisse le coup après cette motion de censure qui a renversé son gouvernement. Le voilà de nouveau « libre » et l'ancien Premier ministre est aujourd'hui amer. Michel Barnier est un homme déçu et frustré mais il réfute l'argument selon lequel il n'avait pas vu venir le coup porté par Marine Le Pen. 

La motion visant à censurer le gouvernement de Michel Barnier a été adoptée le 4 décembre 2024.
La motion visant à censurer le gouvernement de Michel Barnier a été adoptée le 4 décembre 2024. © Sarah Meyssonnier / REUTERS
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Il le répète à qui veut l'entendre, il est vexé, lui qui, dès sa nomination, répétait savoir qu’il pourrait tomber dès le lendemain. Nombreuses ont d'ailleurs été les allusions à cette censure. Ses premiers pas, il se sentait temporairement à l'abri d'une censure du RN, mais toujours conscient de la difficulté de la tâche. Il rappelle d'ailleurs sans cesse dans ses discours que « jamais un Premier ministre n'a disposé d'aussi peu de temps pour présenter un budget », mais aussi qu'il se sait sous la menace d'une éventuelle motion de censure, mais sans jamais croire qu'elle arriverait si vite.

Lors de la dernière semaine avant le vote de la motion, il a multiplié les concessions, estimant que ces renoncements dissuaderaient le RN de censurer. Il a aussi tenté les appels à la « responsabilité » dès qu'il le pouvait, ne cessant pas de dramatiser l'enjeu. Et Lorsque Marine Le Pen lui confirme par téléphone qu'elle reste inflexible, c'est la douche froide. « Je ne croyais pas qu'elle oserait », lâche-t-il en privé. Mais il le sait désormais son sort est scellé, il va dégainer son premier 49.3 sans trop d'espoir d'en réchapper. 

Michel Barnier enrage de ne pas avoir pu mettre en œuvre une coalition ? 

Pour lui, le socle commun, après des mois difficiles commençait à tourner. Avec un budget, le locataire de Matignon rêvait d'entrer dans l'après : les déserts médicaux, l'allocation sociale unique notamment. Il veut croire que certains gains vont durer. L'ex-Monsieur Brexit juge qu'il a apporté sa pierre à la culture du compromis. Utile pour les temps à venir.

Parmi ses projets à venir, il y a un livre dont il avait entamé l'écriture avant son arrivée à Matignon. Il veut y raconter 120 à 130 moments de vie politique dont il a tiré une leçon. Et trois mois auront suffi pour ajouter cinq ou six chapitres. Quinqua de la politique, il entend garder sa capacité d'indignation et d'enthousiasme, nous disent ses conseillers. Même Donald Trump croisé samedi dernier à l'Élysée, après la cérémonie de réouverture de Notre-Dame l'a enjoint à poursuivre, malgré ses 73 ans.

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