Politique, le choix de la semaine

Bruno Retailleau essaie de rallumer la flamme en vue de la présidentielle de 2027

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Après un passage remarqué au ministère de l’Intérieur et une percée fulgurante dans les sondages, Bruno Retailleau est brutalement retourné dans l’ombre suite à sa sortie fracassante du gouvernement Lecornu I. Désormais chef à plein temps des Républicains, le Vendéen tente de retrouver la lumière. Il opère un retour cette semaine pour mettre fin à une mauvaise passe en lançant un tour de France pour préparer 2027.

Bruno Retailleau quitte le quartier général des Républicains lors de la réunion de crise du parti, le 6 octobre 2025.
Bruno Retailleau quitte le quartier général des Républicains lors de la réunion de crise du parti, le 6 octobre 2025. AFP - DIMITAR DILKOFF
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Le service politique de RFI a rencontré le patron des Républicains cette semaine, dans son bureau parisien. Ce n’était pas pour parler politique pure, mais pour préparer la commémoration des dix ans des attentats du 13-Novembre. Pourtant, une rencontre reste toujours l’occasion d’un ressenti. Et c’est assez visible, Bruno Retailleau a perdu de sa vigueur. Celle du temps où il était un ministre en vue, au discours ferme et aux petites phrases explosives. Son entourage le confirme : « Il est un peu éteint » « Une chute d’adrénaline », que l’on juge « logique ». Il est passé, c’est vrai, en quelques jours, de réunions de la plus haute importance à des comités stratégiques. « La lumière va se rallumer », veut croire un proche. S’il est fatigué, il n’est pas abattu. Et il s’apprête à retrouver bientôt les bancs du Sénat, où, sans reprendre la direction du groupe, il devrait peser sur les débats budgétaires en cours, qu’il dépeint comme un « hold-up fiscal ».

Un chef à l'autorité fragilisée

Bruno Retailleau est aussi le patron d’un parti, LR, affaibli. Car la séquence « sortie du gouvernement » a aussi ébranlé en interne. Un certain Laurent Wauquiez, chef des députés LR et adversaire de Bruno Retailleau pour la présidence du parti, ne cache pas en off avoir cherché à le « pousser à la faute ». Plaidant tantôt pour, tantôt contre la participation au gouvernement, puis pour, puis contre la censure. Bref, toujours dans le contre-pied de celui qu’il a pourtant très largement battu, à près de 75%. C'est ainsi que désormais, Laurent Wauquiez se range dans le camp de ceux qui demandent l’organisation d’une grande primaire, allant du centre droit de Gérald Darmanin à l’extrême droite de Sarah Knafo, pour désigner un candidat en 2027. « Ça n’a aucun sens », pour les « rétaillistes », qui, eux, lancent des travaux de consultation des militants pour définir la méthode d’ici janvier, et un candidat LR après les municipales. Une primaire fermée ? Ou une sélection naturelle en fonction des sondages ? Les deux sont sur la table.

Retailleau veut jouer un rôle

Et Bruno Retailleau, évidemment, jouera un rôle. Il a entamé un tour de France, à raison d’un meeting par semaine. Il compte se poser comme le grand espoir de la droite, avec un « projet de redressement », au cœur duquel il place la valeur travail, l’assimilation des étrangers, ou la remise en cause de l’État de droit, devenu à ses yeux un cadre idéologique. La présidentielle, c’est dans 17 mois. Dix-sept mois pour créer l'événement, car désormais Bruno Retailleau sans l’exposition qu’offrait le ministère de l’Intérieur.

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