Sommet des peuples: la mobilisation massive en marge de la COP30
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Questions d’environnement est toute cette semaine au Brésil où se tient la COP30. Avec des reportages de nos envoyés spéciaux. Après trois COP dans des pays autoritaires qui répriment la société civile, le Brésil montre la différence en ce moment dans la ville amazonienne de Belém qui accueille les négociations internationales sur le climat. Le Sommet des peuples, grande réunion des mouvements sociaux, des peuples autochtones et des défenseurs de l’environnement, organisé en marge du sommet de l’ONU, s’est clôt ce dimanche 16 novembre. 20 000 personnes y ont participé.

Le cacique Raoni, 93 ans, acclamé lors de la clôture du Sommet des peuples à Belém. Et ses mots : « Vous voyez la chaleur aujourd’hui, de vos propres yeux, vous voyez les rivières toujours plus sèches, l’air de plus en plus difficile à respirer. Ce n’est que le début. Si nous ne défendons pas ce qui reste, il y aura un grand chaos sur la Terre ». Pour ce défenseur de l’environnement depuis des décennies, les peuples autochtones doivent continuer à dialoguer avec les chefs d’État.
Après quatre jours d’échanges sur le campus de l’Université Fédérale du Para, de manifestations, et même un blocage temporaire de la COP par certains, militants et représentants autochtones des cinq continents ont remis au président des négociations climatiques en cours, le brésilien André Correa do Lago, la déclaration finale des peuples et l’ont lu sur scène : « Les multinationales, en complicité avec les gouvernements du nord global, sont les acteurs qui causent et tirent le plus parti des crises multiples que nous affrontons. Les industries minières, énergétiques, les fabricants d’armes, l’agrobusiness et les big tech sont les principales responsables de la catastrophe climatique que nous vivons ». Une lettre qui dénonce aussi le racisme environnemental, l’échec du multilatéralisme, et promeut les solutions venues des territoires et des populations ancestrales. Le président de la COP s’est engagé à porter ces revendications jusqu’à la COP30.
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La ministre des peuples autochtones Sonia Guajajara, a, quant à elle, fait valoir que les communautés ancestrales sont mieux représentées cette année que lors de la COP de Dubaï il y a deux ans: « Nous étions alors à peine un autochtone pour sept lobbyistes du pétrole et des mines. La COP ne peut pas continuer avec cette structure excluante. Nous devons construire la participation du peuple dans la zone des négociations… Et nous sommes en train de le faire ! »
Mais cette lutte environnementale et autochtone, qui s’organise depuis des décennies au Brésil, expose toujours certains à de graves dangers, rappelle Melisanda Trentin, de l’ONG Justice Climatique : « On parle de menaces de tout type mais aussi de mort… Souvent le public pense que le Brésil a dépassé cette situation mais non… ».
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