Reportage Afrique

John, le marionnettiste tchadien

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Quelle que soit leur forme ou leur taille et la façon dont elles prennent vie, les marionnettes fascinent toujours autant leur public. Mais au Tchad, elles sont encore largement méconnues. Celui que l'on surnomme « papa John » a passé toute sa vie à tenter de les populariser. À 62 ans, il est le seul marionnettiste du pays. De la fabrication de ses personnages en passant par l'écriture du conte et la mise en scène, c'est lui qui fait tout. Après avoir sillonné les pays d'Afrique pour présenter ses spectacles de marionnettes, il répète la dernière représentation de sa carrière.

John Mbaïedoum Kodindouma entouré de ses marionnettes dans son atelier au quartier Paris-Congo de N'Djamena, le 23 octobre 2021.
John Mbaïedoum Kodindouma entouré de ses marionnettes dans son atelier au quartier Paris-Congo de N'Djamena, le 23 octobre 2021. © RFI / Aurélie Bazzara-Kibangula
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John a installé son atelier dans la cour familiale. Assis sur une simple chaise, il taille de la mousse et une marionnette prend forme. À ses pieds : des bouts de tissus, du papier peint et de la peinture. Autant de choses qui servent à la fabrication de ses personnages en mousse tout droit sorti de son imagination. Pour le marionnettiste de 62 ans, c'est un rêve d'enfant devenu réalité.

« Quand j'étais jeune, il y avait un spectacle qui s'appelait "Le grand exploit du troubadour", raconte John. Je ne savais même pas ce qu'étaient les marionnettes. Le mouvement des fils m'amusait sans que je comprenne à quoi ils servaient. C'est bien après que j'ai compris que c'étaient des marionnettes. Maintenant, je suis dedans et je les fabrique moi-même. »

Avec ses marionnettes, John a sillonné l'Afrique. Mais le dernier spectacle de sa carrière, il le réserve au public tchadien. C'est l'histoire d'un roi, Bakalé, qui fait vivre tous les animaux ensemble. Une fable inspirée d'un Tchad en pleine transition. Derrière le rideau, l'un des comédiens, Patrick, agite les bras pour animer une girafe. « Il faut l'attraper des deux mains, explique le marionnettiste. Le bras gauche, c'est pour les jambes et tu peux la faire marcher. Si tu es nouveau, c'est difficile. Cela demande une formation. »

Devant ses animaux de mousse qui prennent vie, les yeux des enfants pétillent. C'est un pari gagné pour John. « Dès que la marionnette sort, les enfants croient que c'est de la magie. Il faut faire corps avec la marionnette et que le texte soit parfait. »

Avec ce dernier spectacle, John espère partager sa passion dans un Tchad où les marionnettes sont encore largement méconnues.

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