JO 2024: les commerçants parisiens déplorent un été mitigé, malgré le succès des Jeux olympiques
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Les Jeux olympiques ont été une réussite sportive pour Paris, mais pas forcément pour ses commerçants qui dressent un bilan mitigé de l'événement. Selon la fédération du commerce spécialisé Procos, les chiffres d'affaires ont reculé de presque 10% dans les magasins parisiens en juillet et, même avec les Jeux, les ventes n'ont pas décollé au début du mois d'août. RFI a rencontré des commerçants déçus par le manque de fréquentation dans leur établissement.

Debout derrière la caisse, Matéo fait le pied de grue en attendant les clients. Employé depuis quatre ans dans un magasin de vêtements, il sait que les mois d'août sont tranquilles, mais s'attendait à un sursaut pour ces Jeux olympiques ayant lieu en France.
« C'était très calme, avoue-t-il. On ne va pas se mentir, la priorité des clients n'était pas de venir de boutique. Les lieux des Jeux olympiques avaient, j'imagine, une concentration du public qui était là. Nous, en l'occurrence, on n'avait pas d'épreuves autour de nous, donc cela ne s'est pas ressenti dans le commerce. En comparaison avec l'année dernière, c'est plus ou moins la même chose... Peut-être en perdant des clients français réguliers, mais en gagnant une clientèle internationale qui était de passage. Ni plus, ni moins. C'était différent. »
Quelques rues plus loin, Maxime Lemersre termine de faire payer un client. Avec ses deux boutiques à Lille et à Paris, le fondateur de Chaussettes et compagnie est surpris du résultat. « On avait beaucoup d'attentes pour notre boutique à Paris. Au final, c'était une période classique, il n'y a pas eu un engouement complètement dingue. Pourtant, on est rue du Temple, on est dans le Marais. Alors qu'à Lille, on a très bien marché, on a même cartonné ! », s'étonne-t-il.
Dans la capitale, dès qu'on s'éloigne des sites olympiques, le chiffre d'affaires plonge, mais les plus impactés restent les magasins en zone rouge. « La semaine qui précède la cérémonie d'ouverture, les deux îles [de la Cité et Saint-Louis, NDLR] étaient complètement ceinturées, rappelle Thierry Véron, président de la Fédération des associations de commerçants parisiens. Résultat des courses : une perte de la fréquentation très importante, un manque de chiffre d'affaires qui peut aller jusqu'à 70, 80%. Pour ces commerçants-là, il y a une commission d'indemnisation qui est mise en place. »
Quand et combien sera redistribué ? Il est encore trop tôt pour le dire. « Tout ce que j'ai actuellement, c'est l'adresse mail qui doit servir à envoyer un dossier, déplore-t-il. C'est une commission d'indemnisation qui va se mettre en place après les Jeux, donc à partir du 15 septembre. »
Tous ne pourront pas bénéficier pas de cette mesure. Pour Thierry Véron, l'essentiel est d'éviter à tout prix que des enseignes ferment leur porte. Il craint que cet été difficile soit le dernier clou sur le cercueil de certains commerçants.
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