Reportage international

Mexique: la capitale Mexico prend les devants et teste massivement

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Le Mexique est aux prises avec une deuxième vague de Coronavirus. Les contaminations et les hospitalisations sont en hausse dans de nombreux États, ce qui a valu au pays un avertissement de l’OMS, pour qui le Mexique est en mauvaise posture. La capitale Mexico, éternel épicentre de la pandémie, a choisi de s’écarter de la stratégie nationale. Pour tenter d’endiguer la pandémie, la maire de la ville a tiré les leçons de la première vague et choisi de dépister massivement, dans un pays qui rechigne à tester depuis le début de la pandémie.

Le personnel médical effectue des tests Covid-19 dans un poste de santé installé dans le Central de Abastos, le principal marché de la capitale, à Mexico, le mardi 8 décembre 2020.
Le personnel médical effectue des tests Covid-19 dans un poste de santé installé dans le Central de Abastos, le principal marché de la capitale, à Mexico, le mardi 8 décembre 2020. © AP Photo / Rebecca Blackwell
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Depuis fin novembre, des tentes blanches ont fleuri dans les quartiers les plus fréquentés ou touchés par le virus. Pour se faire dépister, il faut d’habitude aller dans un centre de santé publique, où le résultat peut durer des semaines. Ou dans le privé, où un test coûte cher. 

Avec ses 74 kiosques Covid, la ville de Mexico propose désormais des tests antigènes en libre accès, rapides et gratuits. Alma Montes est venue avec sa fille, qui présente des symptômes : « J’ai eu le Covid il y a un mois, mais ma fille commence seulement à avoir des symptômes. Mes parents aussi se sentent mal, mais comme ils vivent dans l’État de Mexico, en banlieue, ils n’ont pas accès au dépistage gratuit. Nous sommes venues tester ma fille pour voir s’il y avait une chaîne de contagion dans la famille. Pour moi c’est une très bonne initiative car ça permet aux gens d’être pris en charge tôt, et c’est très important pour les personnes âgées. »

Chaque kiosque de la capitale réalise en moyenne 200 tests antigéniques chaque jour. Cela représente jusqu’à 40% des tests du Mexique qui, depuis le début de la pandémie, a opté pour ne pas généraliser le dépistage, contrairement aux recommandations de l’OMS. De longues files se forment dès l’aube devant les kiosques : « Il y a les autorités qui pensent à leurs citoyens et puis celles qui ne pensent qu’à leur intérêt personnel. À Mexico, en plus des tests, on te donne une aide financière et un colis de nourriture en cas de contagion. Dans l’État de Mexico qui entoure la capitale, un oxymètre se vend 50 euros, alors que dans la capitale ils sont restés abordables car les autorités en distribuent gratuitement. Tout cela est bénéfique pour la population et surtout les plus pauvres. »

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S’il ne remplace pas les tests PCR, ce dépistage permet enfin de casser rapidement les chaînes de contagion dans une ville qui a repris une activité trépidante. Parmi les patients du jour, Maria Dolores Castillo a été surprise du résultat : « Je n’ai perdu ni le goût, ni l’odorat, bref, je n’ai aucun symptôme ! Je suis venue avec la certitude d’être négative et en fait, je crois que je suis le premier cas positif de la journée ! J’ai bien vu les deux petites barres sur le test. C’est très important que les gens viennent se faire tester parce que beaucoup de gens n’ont aucun symptôme comme moi et après ils contaminent les autres. Quelqu’un a dû me le refiler… En tant que mère de famille je n’ai pas le choix, il faut que j’aille au marché. J’ai une fille de vingt ans, maintenant il va falloir qu’elle aille se faire tester aussi. »

Grâce à ces nouvelles mesures, la maire de la capitale espère éviter une nouvelle fermeture des commerces alors que la situation s’aggrave à quelques semaines des fêtes de Noël.

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