Revue de presse Afrique

À la Une: la mort à crédit d’un génocidaire rwandais

Publié le :

Protais Mpiranya était en fuite depuis l'arrestation de Félicien Kabuga, le fugitif rwandais le plus recherché par la justice pour son implication présumée dans le génocide de 1994.
Protais Mpiranya était en fuite depuis l'arrestation de Félicien Kabuga, le fugitif rwandais le plus recherché par la justice pour son implication présumée dans le génocide de 1994. © AFP
Publicité

Sa mort remonte à seize ans mais on ne l’a apprise qu’hier jeudi. Protais Mpiranya, l’un des plus recherchés génocidaires rwandais de 1994, sinon le plus recherché, était en fait décédé en 2006 au Zimbabwe. Et c’est au moyen d’une analyse ADN que la mort de ce fugitif rwandais a été confirmée.

Ancien chef de la garde présidentielle, il avait été inculpé, en l’an 2000, de génocide, complicité de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour le Rwanda.

Au Rwanda, l’information est à la Une du site de Kigali Today. Rappelant que Protais Mpiranya « était militaire et était également responsable des gardes du corps du président Habyarimana », ce journal rwandais souligne que le fugitif était « l'un des plus recherchés par la justice, et figurait également sur la liste des hommes d'affaires de Félicien Kabuga arrêtés en France en mai 2020 ». Kigali Today rapporte la réaction du procureur belge Serge Brammertz à l’annonce de la confirmation du décès de Protais Mpiranya, et selon lequel « il est regrettable que (ce dernier) soit mort sans avoir été traduit en justice ». Ce journal rwandais souligne que « lors des funérailles, sa famille et ses partisans ont écrit de faux noms sur sa tombe, dans le but d'induire en erreur ». Kigali Today rapporte aussi que le procureur Brammertz a exigé que le procès de Félicien Kabuga, qui figurait sur la même liste que Mpiranya, « soit accéléré, afin qu'il puisse être tenu responsable de ses actes alors qu'il était encore en vie ».

« Tchomba » à jamais tourné vers La Mecque

Obsèques, aujourd’hui à Séguéla, dans le nord de la Côte d’Ivoire, d’Amadou Soumahoro. Décédé samedi dernier, le défunt président de l’Assemblée nationale sera porté en terre après la grande prière suivie de la prière mortuaire à la grande mosquée.

C’est aujourd’hui « la grande séparation en présence du chef de l’État », signale en Une Fraternité Matin. En photo, sous la manchette du quotidien gouvernemental ivoirien, d’immenses couronnes de fleurs déposées devant le portrait en pied d’Amadou Soumahoro, ceint de l’écharpe en bandoulière de président de l’Assemblée nationale.

Pour l’heure, place au deuil et au recueillement, et le PPA-CI, le parti de l’ex-chef de l’État Laurent Gbagbo, « s’implique dans les obsèques d’Amadou Soumahoro », souligne LG Infos, qui y voit « une preuve de grandeur d’esprit » républicain dans une démarche de « solidarité africaine ». Toutefois, signale ce quotidien, « dans le Nord ivoirien, le RHDP, c’est-à-dire le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, et Alassane Ouattara, sont en quête d’un nouveau leader », pointe LG Infos.

Bousculade au pied du perchoir ivoirien

Justement. Qui pour succéder au défunt Amadou Soumahoro ? « Après les sanglots d’émotion, les chaudes larmes sincères, mais aussi des larmes de crocodile versées suite à la mort d’Amadou Soumahoro (…) place maintenant à la guerre des camps, pour sa succession au sein du RHDP », signale Soir Info. « D’ores et déjà, des prétendants au perchoir se déchirent en sourdine (…) c’est la période "des longs couteaux" au sein du RHDP », formule ce quotidien indépendant ivoirien, en référence à la nuit des Longs Couteaux, durant laquelle, en juillet 1934, Hitler avait fait liquider les SA au profit des SS.

Dans les colonnes de Soir Info, un vice-président du bureau sortant de l’Assemblée nationale prévient que « la bataille pour le contrôle du perchoir » sera « âpre », la plaçant dans la perspective de « l’après Ouattara ». Selon Soir Info, « déjà, des noms circulent. Il est de plus en plus question des candidatures de Mmes Amy Toungara, actuelle présidente par intérim (de l’Assemblée nationale), et Kandia Kamissoko Camara », mais aussi de celui « de Zoumana Bakayoko, frère aîné du défunt Premier ministre Hamed Bakayoko, originaire, comme Amadou Soumahoro, de Séguéla », énonce Soir Info.

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:29
  • 04:00
  • 04:11
  • 04:13
  • 04:10