Revue de presse Afrique

À la Une: les auteurs du massacre du 28 septembre 2009 en Guinée vont-ils être jugés ?

Publié le :

Des proches de l’une des personnes tuées par les forces de sécurité guinéennes le 28 septembre au stade du 28-septembre à Conakry en Guinée. (Image d’illustration).
Des proches de l’une des personnes tuées par les forces de sécurité guinéennes le 28 septembre au stade du 28-septembre à Conakry en Guinée. (Image d’illustration). © hrw.org
Publicité

De plus en plus de voix s’élèvent en ce sens, comme le souligne le site d’information guinéen Aminata : « alors que les travaux de construction des locaux qui doivent abriter ce jugement restent toujours inachevés, les demandes se multiplient pour la tenue de ce procès afin de situer les responsabilités dans ce massacre qui a conduit à la perte de plus d’une centaine de Guinéens, en plus des blessés, des disparus et des cas de viols. C’est d’abord le Colonel Mamadi Doumbouya, lors du conseil ministériel de vendredi dernier, qui a haussé le ton en demandant l’ouverture de la procédure au plus tard le 28 septembre prochain. Et puis hier, pointe encore Aminata, les responsables de la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale Internationale ont emboîté le pas. À en croire son président, Maître Hamidou Barry, l’instruction de l’affaire est terminée depuis 2017 et a été couronnée par un arrêt le 25 juin 2019. Et, affirme-t-il, 'le procès peut être tenu. Il peut être ouvert dans la salle ordinaire de la cour d’appel de Conakry avant que les travaux qui doivent (officiellement) abriter les débats ne se terminent'. »

Pour sa part, relève Ledjely, autre site d’information guinéen, « le ministre guinéen de la Justice, Charles Wright, a rappelé la promesse du colonel Mamadi Doumbouya, en septembre 2021, de faire de la justice 'la boussole de la transition'. Il a également annoncé que son département allait se rendre ce mardi sur les lieux du futur procès, afin d’évaluer les travaux qui restent à faire. »

Justice ?

« La justice se profile (donc) pour les 192 victimes-parties civiles », s’exclame Aujourd’hui au Burkina Faso. Aujourd’hui qui rappelle les faits : « ce 28 septembre, dans le stade éponyme, alors que l’opposition avait organisé une marche de protestation contre les velléités de candidature à la présidentielle du capitaine Dadis Camara, soudain ce fut l’enfer. Des militaires chargèrent et tirèrent laissant 158 victimes sur le sol et violant des femmes (…). (Les opposants) Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Jean-Marie Doré n’auront la vie sauve que grâce à l’exfiltration dont ils furent l’objet par des gendarmes, avec de légères blessures. Après moult tergiversations, des couacs procéduraux, et des missions rogatoires à Ouagadougou pour auditionner Dadis Camara, ce dernier, le lieutenant-colonel Tiegboro Camara, ministre chargé de la lutte contre la drogue et l’aide de camp de Dadis, Toumba Diakité, seront inculpés. »

Depuis, poursuit Aujourd’hui, « les différents ministres de la Justice ont promis justice aux survivants, mais rien de concret. Jusqu’à l’arrivée de la Transition (…). Et à présent, tout semble aller pour le mieux pour un procès en septembre prochain ! »

Impunité ?

WakatSéra, autre site d’information guinéen, est plus circonspect : « malgré les injonctions et les manifestations d’organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme, un air d’impunité continue de flotter sur ce dossier. L’affaire semble déranger les hommes politiques guinéens qui se sont succédé, de la transition aux mandats démocratiques puis anticonstitutionnel de l’ancien président Alpha Condé, emporté par le putsch militaire du colonel Mamadi Doumbouya, le 5 septembre 2021. Même les inculpations en 2010 de 13 personnes dont le chef de la junte militaire à l’époque, Moussa Dadis Camara, ne furent pas suivies de ce procès toujours annoncé, tant attendu, et jamais tenu. »

Macron en Afrique en même temps que… Lavrov !

À la Une également, cet improbable ballet diplomatique…

C’est Jeune Afrique qui l’annonce : « leurs avions respectifs éviteront soigneusement de se croiser dans le ciel africain. Alors qu’Emmanuel Macron entamera le 25 juillet au soir sa visite officielle au Cameroun, le ministre russe des Affaires Etrangères, Sergueï Lavrov, décollera de l’aéroport d’Oyo au Congo voisin, à l’issue d’un séjour initié la veille. Selon nos sources, poursuit Jeune Afrique, l’inamovible chef de la diplomatie russe depuis 18 ans, très proche de Vladimir Poutine, est en effet attendu au Congo le 24 juillet en provenance du Caire, où il devrait être reçu par le président Abdel Fatah al-Sissi. (…) Au Congo, Lavrov ne sera pas en terrain hostile, note encore le site panafricain. » En effet, « le Congo, où la survivance des liens tissés à l’époque soviétique est encore notable, est l’un des 16 pays africains à s’être abstenu lors du vote le 2 mars de la résolution onusienne condamnant l’invasion russe de l’Ukraine et l’un des 9 à avoir voté contre l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le 7 avril. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:24
  • 04:09
  • 04:19
  • 04:29
  • 04:00