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À la Une: le coup d’État au Burkina Faso, entre gâchis et espoir…

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Le nouveau chef militaire du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, est escorté par des soldats à Ouagadougou, Burkina Faso, le 2 octobre 2022.
Le nouveau chef militaire du Burkina Faso, Ibrahim Traoré, est escorté par des soldats à Ouagadougou, Burkina Faso, le 2 octobre 2022. REUTERS - VINCENT BADO
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C’est l’une des particularités du Burkina Faso, les soubresauts politiques se suivent et parfois se ressemblent… mais la presse reste toujours aussi active et n’hésite à commenter sans détour les derniers événements.

Ainsi, pour le quotidien Aujourd’hui , « c’est un véritable gâchis pour le Burkina qui pourrait figurer dans le livre Guinness des Records en matière de putsch rapproché (…). C’est un gâchis, (encore) car cette lutte pour le pouvoir est un moment propice pour les terroristes, qui contrôlent déjà 40% du territoire, de s’incruster davantage (…). Gâchis enfin, s’exclame encore le quotidien burkinabè, parce qu’on ne sait plus à quelle sauce, le Burkina sera "mangé" et par la Cédéao et par la communauté internationale lesquelles s’étaient montrées accommandantes avec la Transition N°1. Et maintenant, s’interroge le journal, quelle sera sa posture, sur laquelle s’alignent l’UA, l’UE et les autres ? »

Toutefois, tempère Aujourd’hui, « espoir tout de même quand on écoute les nouvelles autorités militaires » qui affirment que « le curseur sera mis sur la lutte contre l’insécurité, et qui sont partantes pour une transition civile, l’armée s’occupant de la lutte contre le terrorisme. »

Panser les plaies de l’armée

Alors qui pour la transition ? Certainement pas l’instigateur du nouveau putsch, estime Le Pays : « le capitaine Ibrahim Traoré serait bien inspiré de demeurer cet officier d’active dont on dit qu’il est admiré de la troupe, au lieu de se fourvoyer comme son prédécesseur dans la gestion politique de ce pays qui a, fort heureusement, encore des hommes valeureux et patriotes qui ont le profil de l’emploi. Le plus dur ne sera d’ailleurs pas de trouver l’oiseau rare, estime encore Le Pays, mais de panser les plaies de cette armée en marmelade, dont la cohésion a été encore davantage mise à mal par les derniers événements. C’est vrai que le pire a été évité in extremis avec la démission obtenue au forceps, du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba dans la matinée d’hier, mais les déchirures que ce dernier putsch a occasionnées au sein de la Grande muette, ont besoin d’être rafistolées au plus vite, affirme le quotidien ouagalais, si on veut véritablement faire échec aux groupes armés qui sont en train de mettre le grappin sur des pans entiers de notre territoire. »

Zerbo ? Diabré ?

Qui pour une transition civile ?, s’interroge aussi L’Observateur Paalga, qui cite des noms… « Fera-t-on de nouveau appel à Lassina Zerbo, l’éphémère Premier ministre de Roch qui n’aura même pas eu le temps de dérouler son programme avant que ne survienne le putsch du 24 janvier ? A moins qu’il ne veuille se mettre en réserve de la République pour se faire élire démocratiquement le moment venu. Zéphirin Diabré, dont la stature d’homme d’Etat ne souffre d’aucune contestation pourrait-il, lui aussi, être mis à contribution ? Il faut en tout cas, pointe L’Observateur Paalga, que ce soit une personnalité compétente, intègre, consensuelle et suffisamment représentative pour réunir tous les Burkinabè autour de l’essentiel : la reconquête. »

L’ombre de la Russie

Enfin, le site d’information WakatSéra revient notamment sur les violences anti-françaises de ces derniers jours. « La grande tache noire sur cette révolution de palais au sein de la junte militaire, c’est bien ce sentiment anti-français, pointe WakatSéra, développé et grossi qui a conduit à des actes déplorables de vandalisme, entre autres, sur les locaux de l’ambassade de France à Ouagadougou et ceux de l’Institut français à Bobo-Dioulasso. Semée depuis un certain temps par les amoureux transis de la Russie, cette graine qui pousse sans limite et provoque le saccage d’institutions et d’entreprises (…) continue de faire des victimes innocentes, de la République centrafricaine au Burkina Faso, en passant par le Mali. Le discours haineux entretenu sur les réseaux sociaux et dans des rassemblements publics (…) donne froid dans le dos, soupire encore WakatSéra, et incommodent même tous ceux qui luttent contre la recolonisation de l’Afrique et le controversé franc CFA. Car, on peut bien lutter pour son mieux-être sans verser dans la violence et la barbarie. Et surtout en diversifiant ses partenariats internationaux, sans quitter la tutelle d’un ancien maître pour en embrasser un nouveau. »

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