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À la Une: le projet de nouvelle Constitution au Mali

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Le palais présidentiel de Koulouba à Bamako. Le projet de nouvelle Constitution a été solennellement remis, lundi 27 février 2023, au colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne, dans la salle des banquets de Koulouba.
Le palais présidentiel de Koulouba à Bamako. Le projet de nouvelle Constitution a été solennellement remis, lundi 27 février 2023, au colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne, dans la salle des banquets de Koulouba. Diplomatie.gouv.ml
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Le document final de ce projet de nouvelle Constitution a été solennellement remis, lundi, au colonel Assimi Goïta, président de la transition, dans la salle des banquets de Koulouba. Il devrait être soumis à référendum le 19 mars.

Le site d’information Maliweb s’en félicite : « une fois de plus, le colonel Assimi Goïta vient de prouver aux yeux du monde qu’il est au service du peuple malien, à l’écoute de ce peuple dont il a parachevé la lutte en août 2020. En mettant en place la Commission de finalisation de l’avant-projet de constitution, le chef de l’État a souhaité répondre favorablement aux aspirations profondes et aux préoccupations des Maliens. En un mot, il a voulu ainsi faire participer tous les Maliens à cet immense projet qui déterminera désormais l’avenir de tout le Mali. »

Le français : « langue de travail »

Globalement, ce projet renforce les pouvoirs du Président et lui permet d’ordonner la mobilisation générale.

L’Essor entre dans le détail : « le nombre d’articles a légèrement diminué. Il est de 191 contre 195. Sur le fond, les changements concernent la reformulation des articles qui traitent des langues et de la laïcité ; la clarification du sens à donner à la notion de démission entrainant la déchéance d’un parlementaire de son mandat. S’y ajoutent le principe de la représentation des Maliens établis à l’extérieur à l’Assemblée nationale et le relèvement des majorités requises dans la mise en œuvre de la procédure de destitution de certaines hautes autorités. Mais aussi l’introduction de la possibilité de dissolution de l’Assemblée nationale et le changement d’appellation de la seconde chambre du Parlement. Celle-ci prend le nom de Sénat en lieu et place de Haut Conseil de la Nation. »

Pour ce qui est de l’article 31 qui traite des langues, il est indiqué, précise Maliweb , que « les langues nationales sont les langues officielles du Mali. Le français est la langue de travail et l’État peut adopter toute autre langue comme langue de travail. »

Les militaires ont « bétonné »

Pour WakatSéra au Burkina Faso, ce projet de Constitution est taillé sur mesure pour les militaires au pouvoir…

WakatSéra qui pointe l’article 187 : « tout coup d’État ou putsch est un crime imprescriptible contre le Peuple malien. »

Commentaire du site burkinabé : « les putschistes de Kati ne bétonnent pas la Loi fondamentale pour honorer une quelconque valeur démocratique. Ils œuvrent plutôt dans leur propre intérêt, en cherchant à décourager toute autre velléité de putsch. »

Autre article mis en exergue par WakatSéra, le 188 : « les faits antérieurs à la promulgation de la présente Constitution couverts par des lois d’amnistie ne peuvent, en aucun cas, faire l’objet de poursuite, d’instruction ou de jugement. »

Commentaire du site : « cet article miracle sorti du béret des fossoyeurs de la démocratie est sans équivoque. Le colonel Assimi Goïta et ses hommes auront soudé leurs arrières. (…) Sauf cataclysme, poursuit WakatSéra, ce projet de constitution sera voté, par le peuple. (…) Et ce n’est plus un secret de polichinelle, les putschistes maliens sont sur la voie de se donner une virginité par les urnes, comme nombre de militaires l’ont déjà fait ailleurs et très près de nous au Burkina Faso ! À l’instar de Blaise Compaoré devenu le père du multipartisme au Pays des hommes intègres. »

Wagner en accusation

Le Mali toujours avec cette interview d’Alioune Tine, dans Jeune Afrique (), à propos du rapport qu’il vient de rendre aux Nations unies sur la situation des droits humains dans le pays. Un rapport qui incrimine les mercenaires de la société militaire privée russe Wagner, dont Bamako continue de nier la présence. « Les témoins rencontrés rapportent quasi unanimement des violations des droits humains, affirme Alioune Tine. Ils mentionnent des viols, des détentions arbitraires, des interrogatoires conduits sous la torture, qu’ils imputent aux membres du groupe Wagner. (…) Les autorités maliennes ont promis d’ouvrir des enquêtes sur les accusations qui visent leurs partenaires russes. (…) Maintenant, nous attendons des résultats. »

Enfin, à la question de Jeune Afrique : « quelles sont les perspectives possibles pour faire face à la crise sécuritaire qui ébranle le Mali ? », Alioune Tine répond : « selon moi, il faudrait commencer par avoir une réflexion africaine. L’Afrique n’a pas de réelle stratégie sécuritaire. On ne peut pas parler de souveraineté dans ces conditions. Aux Africains de mettre en place une armée, une force capable de répondre à la situation au Sahel, tout en sollicitant, pour cette force, le soutien de la communauté internationale. Il faut une réponse régionale à une crise régionale qui, pour l’heure, échappe totalement aux dirigeants africains. »

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