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À la Une: au Mali, les anciens rebelles de l’Azawad ont célébré l’anniversaire de l’indépendance dans une ambiance tendue

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La Coordination des mouvements de l’Azawad. (Image d'illustration)
La Coordination des mouvements de l’Azawad. (Image d'illustration) © AFP
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C’est le 6 avril 2012, il y a onze ans jour pour jour hier, que la rébellion a proclamé l’indépendance du nord du Mali. Des célébrations entachées par le passage, la veille soit mercredi, d’avions de l’armée malienne dans le fief des ex-rebelles à Kidal. Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad, la CMA, il s’agit là d’une « manœuvre d’intimidation » comme le souligne Le Monde Afriquedans un « contexte de dégradation des relations entre les officiers putschistes qui tiennent le pouvoir (…) et les officiers rebelles. » Pas de réaction en revanche du gouvernement malien, alors le quotidien s’interroge : « S’agissait-il d’un coup de bluff ? » … mais une chose mérite d’être soulignée… « la date du survol ne semble pas avoir été choisie au hasard. » Et cette opération permet surtout, selon le journal, de « mettre en scène une armée qui aurait retrouvé sa force et serait prête à la reconquête. »

Qu’importe, la CMA a organisé, malgré tout, des festivités.Objectif : montrer que les intimidations n’ont pas eu d’effets, selon un cadre de l’ex-rébellion cité par Le Monde Afrique. Maliweb  de son côté ironise plutôt sur une « soi-disant fête » pour laquelle « des femmes et des enfants ont été mobilisés et mis au-devant de la scène. » Pendant ce temps, ajoute le site « les principaux responsables de la CMA sont loin de [Kidal], entre Bamako, Alger, et Paris ». De fait, une réunion de la médiation internationale a eu lieu hier dans la capitale malienne afin, reprend Le Monde, de « sortir de cette logique conflictuelle ». Pas de quoi répondre aux interrogations de Maliweb : « au moment où le Mali fait face à [des] assauts répétés, qui a intérêt à une guerre intérieure ? » Même flou pour Sahel Tribune, selon lequel « généralement, dans un conflit, celui qui se précipite dans les justifications (…) est le véritable coupable. » Et d’insister : « qui se trouve dans la provocation ? » sachant que certes, les vidéos montrent « un avion survoler Kidal, mais sans aucune autre action » alors que « du côté de la CMA, des tirs de sommation sont entendus. » Quoi qu’il en soit, cet épisode inquiète le site web, et laisse selon lui présager d’ « une situation trouble entre les deux protagonistes. L’un qui veut étendre sa domination sur l’ensemble de son territoire et l’autre qui veut préserver son hégémonie. »

Au Maroc,  « le verdict de trop ? »

C’est ce que titre Le Point Afrique et pour cause… Le royaume chérifien est secoué depuis plusieurs jours par une affaire de viol sur mineur… Trois hommes ont été reconnus coupables d’avoir violé, de manière répétée, une fillette de 11 ans… mais n'ont été condamné qu’à deux ans de prison. Un verdict « incompréhensible et injuste » selon les propos rapportés par Le Point Afrique qui rappelle que la décision de première instance « a choqué jusqu’au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui aurait rappelé qu’il tenait à intensifier les peines prévues pour les agresseurs d’enfants. » Sans toutefois convaincre le club des magistrats du Maroc, souligne le journal en ligne… d’autant rappelle-t-il, que « cette affaire n’est pas un cas isolé. Au Maroc, ONG et médias tirent fréquemment la sonnette d’alarme sur les cas de violences sexuelles contre les mineurs. » Et le site le 360 ne dit pas autre chose, lui qui dénonçait déjà, il y a quelques jours « l’insoutenable légèreté de la justice » face à un « drame humain (…) qui ne supporte plus aucune indulgence au Maroc du 21ᵉ siècle. »

En Guinée au contraire, le site Le Djély se félicite : « justice a été rendue pour M’mah Sylla. »

Cette jeune femme de 25 ans est morte en novembre 2021 en Tunisie, après avoir subi plusieurs opérations et avoir été victime du viol de quatre médecins à Conakry. Tous jugés coupables, rappelle le journal, « des faits de viol, avortement, risques causés à autrui ou encore coups et blessures volontaires suivis de mort » pour lesquels ils ont été condamnés de 1 à 20 ans de prison. Une décision qui devrait « désormais faire jurisprudence et s’imposer à tous » selon les parties civiles, dont Mosaïque Guinée se fait l’écho, affirmant que la défense « invite la justice guinéenne mais aussi l’ensemble des acteurs concernés à s’activer pour renforcer le mécanisme de lutte » contre les violences faites aux femmes.

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