![[Image d'illustration] L'opposant Ousmane Sonko Ousmane Sonko, président du parti Pastef, faisant une déclaration à la presse à l'école fondamentale HLM de Ziguinchor le 3 juillet 2022.](https://s.rfi.fr/media/display/de0e57d4-f31d-11ed-93f9-005056a90321/w:1024/p:16x9/000_32FR2W4%20%281%29.jpg)
C’est le grand titre de WalfQuotidien à Dakar. Et c’est en effet ce jeudi matin que l’opposant connaîtra son sort dans l’affaire Sweet Beauté. « Le maire de Ziguinchor risque gros, s’exclame le journal, au cas où il serait reconnu coupable des chefs d’accusation de viol par la chambre criminelle de Dakar. Selon les dispositions de l’article 320 du code pénal, tout accusé reconnu coupable de viol est condamné entre 10 et 20 ans de réclusion criminelle. »
Rappelons que le procureur avait requis il y a une dizaine de jours dix ans de prison ferme à l’encontre de l’opposant.
Alors, « Sonko : la chute ? », s’interroge Le Quotidien, autre journal sénégalais. Le Quotidien qui n’épargne guère l’opposant : « Ousmane Sonko avait pour lui la popularité et un capital attractivité comme aucun homme politique sénégalais avant lui. Seulement voilà, à force de prendre sa pleine puissance comme un totem d’impunité, aucune institution ne va échapper à la défiance et aux outrances du président du parti Pastef. Devenu le poison lent de la démocratie sénégalaise, l’homme ne fixe aucune limite dans ses perditions contre les institutions de la République. À commencer par le Président Macky Sall, sans oublier les juges, les généraux, la police, la gendarmerie, la Magistrature, la presse. Ousmane Sonko, omni-opposant autoproclamé, ne résiste plus à la tentation de surpuissance qui a fini par lui faire croire qu’il était devenu un citoyen au-dessus des lois. »
A-t-il franchi la ligne jaune ?
« Ousmane Sonko en fait-il trop ? », s’interroge en écho Jeune Afrique « Passé sans transition d’une opposition certes radicale mais classique à l’apologie de la désobéissance civile, Ousmane Sonko pourrait bien avoir franchi la ligne jaune », affirme le site panafricain. Jeune Afrique qui rappelle cette petite phrase récente de l’opposant : « le combat final se passera à Dakar. Soit Macky Sall recule, soit on le déloge du Palais. J’appelle toute la jeunesse qui croit en notre projet à tout laisser pour faire face à Macky Sall et en finir avec lui et son régime. »
Une adresse à la fois « menaçante et funèbre », commente Jeune Afrique. « Dans le combat de lutte avec frappe engagé par cet opposant emblématique contre le pouvoir et les institutions qui l’incarnent, une chose est sûre, affirme le site panafricain : l’un des deux athlètes finira bien par se retrouver à terre. Ousmane Sonko en est conscient, semble-t-il, tout comme il pressent que dans cet affrontement sans merci, le rapport de force inégal entre un président de la République et un chef de parti, fût-il maire de Ziguinchor, pourrait bien tourner en sa défaveur. 'Je suis prêt au sacrifice ultime', prophétise-t-il. »
En tout cas, conclut Jeune Afrique, « le verdict rendu ce 1er juin pourrait bien faire basculer le destin d’Ousmane Sonko dans une tragédie politique susceptible d’embraser le Sénégal. »
Dessous politiques…
Dans la presse de la sous-région, on s’interroge : « Ousmane Sonko sera-t-il condamné et dans ce cas, adieu son éligibilité ? » se demande le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso. « Ou bien trouvera-t-on des circonstances atténuantes au président du Pastef, sur lequel pend un réquisitoire de 10 ans de prison ? C’est surtout ce procès hypermédiatisé, ce procès de mœurs devenu politique de par la qualité de l’accusé qui en a usé jusqu’à la corde, c’est donc ce procès Adji Sarr qu’on attèle maintenant à la présidentielle, et de facto au 3e mandat prêté à Macky Sall ! En fait, estime Aujourd’hui, cette histoire de salon de massage qui a glissé sur le dos de la République est liée à la course à la présidentielle. Macky Sall veut-il écarter Sonko pour avoir un boulevard le menant pour la 3e fois à la présidence ? »
Une journée de tous les dangers ?
L’Observateur Paalga également à Ouagadougou se perd en « conjectures : que va donc faire le pauvre président du tribunal dans ce procès aux confins de la justice et de la politique ? Va-t-il au nom de la paix sociale avoir la main moins lourde si jamais le leader du Pastef était reconnu coupable, ou bien va-t-il aller dans le sens contraire, à moins qu’il ne le relaxe tout simplement ? Une chose est sûre, pointe L’Observateur Paalga, la nuit dernière aura été l’une des plus longues de l’histoire du Sénégal et la journée d’aujourd’hui s’annonce comme celle de tous les dangers. »
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