À la Une: le référendum au Mali, succès ou échec ?
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Le référendum de dimanche au Mali : un succès, se félicite une bonne partie de la presse malienne.
« La transition va-t-elle réussir là où les présidents démocratiquement élus ont échoué ? » : eh bien, oui, répond L’Alternance à Bamako. « Aucun président démocratiquement élu, à commencer par Alpha Oumar Konaré jusqu’à feu Ibrahim Boubacar Keïta, en passant par feu Amadou Toumani Touré, n’ont réussi à réviser la loi fondamentale. Trois tentatives de révision constitutionnelle infructueuses et la quatrième, qui va au-delà de la révision pour être une nouvelle constitution, est en passe de réussir, s’exclame le quotidien bamakois. Si l’affluence n’était pas grande dans certains centres de vote, le scrutin s’est déroulé sans heurts. Cette fois-ci serait donc la bonne pour doter le pays d’une nouvelle constitution, en dépit de l’opposition de certains. »
Une participation plutôt faible
Pour l’instant, toujours pas de résultats… Pour ce qui est de la participation, elle serait plutôt faible. D’après la Mission d’observation des élections au Mali (la MODELE), qui a déployé 3.075 observateurs nationaux de la société civile, la participation serait de 28% dans les bureaux où elle était présente. C’est ce que rapporte notamment Le Témoin à Bamako. Le Témoin qui affirme par ailleurs qu’on a peu ou pas voté du tout dans la région de Kidal dans le Nord. Ce qui, d’après le journal, la rapprocherait encore plus d’une rupture totale avec Bamako : « déconnectée du reste du territoire depuis une douzaine d’années environ, sous contrôle d’anciens mouvements rebelles avec la présence symbolique de l’administration malienne, cette région de Kidal ne se sera jamais autant rapprochée d’une formalisation de son détachement définitif, au regard de l’opportunité qui lui est offerte de se soustraire à la loi fondamentale du Mali. »
Le débat va-t-il se poursuivre ?
En tout cas, relève Le Pays au Burkina Faso, « un faible taux de participation ne serait pas une surprise. Et cela pourrait avoir pour conséquence de remettre au goût du jour le débat sur la légitimité d’un scrutin qui n’a pas réussi, en amont, à faire consensus, si ce n’est d’arguments ou de prétextes, c’est selon, aux contempteurs de la junte, pour continuer à ruer dans les brancards. En tout état de cause, précise le quotidien burkinabé, entre la question de la laïcité de l’Etat, le renforcement des pouvoirs du président, l’amnistie pour les putschistes et leur éligibilité aux scrutins de fin de transition, qui sont autant de dispositions de la nouvelle loi, ce ne sont pas les sujets de discussion qui manquent. Le résultat du référendum permettra-t-il de mettre fin à la controverse pour tourner définitivement la page des débats ? On attend de voir. »
Afrique centrale : le terrorisme islamique s’installe…
À la Une également le massacre de Mpondwe en Ouganda…
La presse ougandaise titre ce matin sur l’arrestation d’une vingtaine de personnes qui auraient collaboré avec les assaillants. Cette attaque imputée aux islamistes des ADF, les Forces démocratiques alliées, a fait, rappelons-le, au moins 42 morts, pour la plupart des lycéens surpris dans leur sommeil.
« Comment peut-on s’appeler Forces démocratiques alliées et perpétrer cette horreur ? », s’exclame Ledjely en Guinée. « Ce lycée martyr rejoint la longue liste des symboles tragiques du terrorisme islamiste. (…) Selon les témoignages, les garçons ont été brûlés vifs dans l’enceinte même de leur dortoir, au moyen de grenades et d’essence. Quant aux filles, elles ont été exécutées à la machette notamment. L’émotion planétaire suscitée par le massacre est donc à la hauteur de l’horreur, soupire le site guinéen. Mais aussi épouvantable que soit ce massacre, il est peut-être révélateur d’une perspective plus sombre encore, pointe Ledjely. En effet, l’ampleur de ce drame pourrait signifier un ancrage plus marqué du terrorisme islamique dans cette région de l’Afrique centrale. RD Congo, Ouganda, Tanzanie, Mozambique… Le cancer commence à gagner du terrain. »
Et Ledjely de s’interroger encore : « après la zone orientale où sévit le groupe des Shebab et le Sahel où des pans entiers de territoires échappent au contrôle des Etats, devons-nous nous résoudre à voir l’Afrique centrale, elle aussi, tomber dans l’escarcelle de ces combattants aux visées obscurantistes ? Malheureusement, la réponse est affirmative ! »
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