
Deux hommes envoyés par l’organisation sous-régionale pour réparer les pots cassés, « deux sages du Nigeria volent au secours du Niger ! », s’exclame Mourya Niger. Le premier est l’ancien président Abdulsalami Aboubacar et le second le sultan de Sokoto, Muhammadou Abubakar.
Plus que jamais, « le Nigeria apparaît en première ligne » face à la nouvelle junte nigérienne. Et pour cause, analyse Le Monde Afrique, « il est frontalier du Niger » et c’est la « puissance politique et économique dominante en Afrique de l’Ouest ». Le président nigérian Bola Tinubu a aussi pris la tête de la Cédéao. « Sa crédibilité, même d’un point de vue de politique intérieure », va donc « dépendre de ce qu’il parviendra à faire après le coup d’État au Niger », observe le journal. L’organisation ouest-africaine, elle aussi, « joue sa crédibilité dans la crise nigérienne », abonde Mourya Niger, d’où les lourdes sanctions prononcées en début de semaine.
Conclusion : les intérêts des uns et des autres se croisent et s’opposent car la junte nigérienne a, rappelle Mourya, mis en avant « la mauvaise gestion sociologique du régime sous le président Bazoum ». Le général Tiani devra donc « agir promptement, sans attendre » pour ne « pas décevoir ces citoyens qui portent un regard empreint d’espoir sur les militaires ».
Marge de manœuvre limitée par les sanctions
Banques, électricité, alimentation… Autant de secteurs visé par l’embargo, des mesures « inédites » qui, entrevoit Jeune Afrique, pourraient laisser « l’économie nigérienne bientôt asphyxiée ». Car, rappelle le magazine, « enclavé au cœur du Sahel, le commerce nigérien est très dépendant de ses voisins ». Quant au budget, il est « largement sous perfusion et dépend en grande partie des banques multilatérales de financement », les mêmes qui ont suspendu leurs prêts dans le sillage du coup.
Conclusion, estiment Jeune Afrique et Wakat Séra : « Pour la population, les effets vont se faire ressentir très rapidement ». Le titre burkinabè s’interroge donc : « Jusqu’où iront les militaires pour alléger les souffrances des nigériens ? » « Vont-ils sacrifier leur orgueil » pour demander de l’aide à leurs voisins, ou vont-ils « aller un peu plus loin, vers la Russie ? » À ce stade, l’incertitude reste reine et Jeune Afrique, prudent, rappelle qu’il est « prématuré à ce stade d’évaluer l’impact général des sanctions ».
Torrent d’hommages pour « l’enfant de la pluie » ivoirien
Un peu plus de 24 heures après la mort de l’ancien président Henri Konan Bédié, de nombreux titres saluent encore sa mémoire. « Le baobab s’est couché », annonce La Voie Originale. « La Côte d’Ivoire inconsolable » pour Le Patriote. L’Expression va plus loin encore et estime que « toute la Côte d’Ivoire pleure Bédié ». Son décès, à 89 ans, a semble-t-il pris tout le monde de court : « Comme si le presque nonagénaire avait fini par échapper à sa condition humaine, personne ne semblait s’attendre à sa mort », constate Le Monde.
Dans la foulée de son décès, le président ivoirien Alassane Ouattara a décrété dix jours de deuil national, signe de l’importance d’HKB dans la vie politique ivoirienne, lui qui était toujours à la tête du PDCI.
Le PDCI désormais sans chef
Comme le rappelle Aujourd’hui au Faso : « Il y a une loi d’airain non-écrite chez les Baoulé qui veut qu’un chef ne désigne jamais son successeur de son vivant ». Une règle qui certes existe… mais surtout, estime Jeune Afrique, « une bonne raison de ne pas lâcher les rênes ».
À force d’attendre, « les cadres du PDCI avaient fini par se résigner ». Mais le temps a repris ses droits, et voilà maintenant les mêmes figures « face à leurs responsabilités ». Conséquence, ajoute Aujourd’hui : « Il y a une fournée de dauphins putatifs ou réels, et la liste va s’allonger ». Faites vos jeux, « l’arène PDCI est ouverte, place aux gladiateurs ».
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