La bataille fait rage depuis ces dernières semaines dans le septentrion malien entre les Forces armées maliennes (FAMa) et la rébellion touarègue.
« Bourem le 12 septembre. Léré, le 17. Dioura et son camp militaire, le 28. Et enfin Bamba, dimanche dernier. Dans le nord du Mali, pointe Jeune Afrique, le rythme des affrontements qui opposent l’armée malienne et la rébellion s’accélère. Les heurts sporadiques du début du mois d’août ont rapidement laissé place à une offensive de grande envergure menée par les mouvements signataires contre les positions des forces armées maliennes. (…) La dernière attaque en date, précise Jeune Afrique, a donc eu lieu dimanche dernier, à Bamba. Tôt dans la matinée, les pick-up du CSP-PSD, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement, ont fondu sur le camp militaire de cette commune de la région de Gao. Les mouvements touaregs assurent désormais en avoir pris le contrôle et récupéré au passage plusieurs véhicules appartenant à l’armée, laquelle s’est contentée d’évoquer "des combats intenses contre des terroristes". »
Objectif : Kidal
Du coup, Bamako a décidé de contre-attaquer. Depuis lundi, un important convoi de l’armée malienne est parti de Gao dans le nord du pays direction Kidal, encore plus au nord, fief de la rébellion touareg. Apparemment, une centaine de véhicules des FAMa, les Forces armées maliennes appuyés par des mercenaires russes de Wagner. Objectif : reprendre le contrôle de la région, notamment les camps de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, actuellement sur le départ.
« Sans communiquer sur leur nombre, relève encore Jeune Afrique, les rebelles assurent avoir mis en place un dispositif militaire important pour défendre Kidal, mais aussi les villes de Tessalit et d’Aguelhok, dans l’extrême-nord du pays. À la mi-journée lundi, le convoi de l’armée avait atteint les environs de Tin Aouker, à quelque 70 km au nord de Gao, se rapprochant des lignes de défenses du CSP. L’affrontement pourrait être imminent "si les FAMa continuent d’avancer", assure un combattant des mouvements qui met aussi en garde : "Ils sont attendus". »
Guerre des communiqués
À Bamako, le pouvoir militaire enchaîne les communiqués guerriers. « Nous sommes en guerre », affirme le colonel Souleymane Dembelé, directeur de l’Information et des Relations publiques des Armées, dans un communiqué repris notamment par Maliweb. « Toutes les emprises qui seront rétrocédées par la Minusma vont être occupées par les forces armées maliennes, que ce soit à Kidal ou ailleurs », assure-t-il encore.
Commentaire du Témoin à Bamako : « Avec cette reprise des hostilités, il faut espérer que la montée en puissance de l’armée, tant chantée, finira par avoir définitivement raison de cette rébellion, et ce, sans exactions irréparables sur d’innocentes populations. »
Fake news
Dans le même temps, relève WakatSéra au Burkina Faso, « la guerre de la communication, notamment des fake news, est intense sur les réseaux sociaux. Des images sorties de leur contexte, et surtout de leur temps, pullulent et polluent internet. Qu’elles soient publiées par l’armée malienne ou diffusées par les Touaregs de l’Azawad, ces vidéos et photos, partagées sans retenue et sans limite, sont loin de refléter la réalité sur le terrain. Toutefois, leurs publications à la chaîne, démontrent à souhait la détermination des uns à reconquérir Kidal et des autres à continuer à en demeurer les maîtres incontestés ».
Les civils au milieu
« Finalement, soupire le Pays, toujours à Ouagadougou, ce que certains redoutaient semble arriver ! La reprise des hostilités entre l’Armée malienne et les rebelles Touaregs ». Et « ce sont les populations civiles qui payeront un lourd tribut, déplore le quotidien burkinabè. Une population qui souffre déjà des affres de cette guerre depuis des décennies. Qui plus est, (…) les groupes armés islamistes annoncent un blocus sur certaines villes du pays. Encore plus grave, il n’existe plus de force tampon qui pourrait s’interposer pour éviter le pire. C’est pourquoi, estime Le Pays, il est temps pour les frères ennemis maliens, qu’ils soient du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, de se parler pour trouver une solution durable à la malienne. Car, s’il y a guerre, ce ne sont ni les Algériens, ni les Français, ni les Burkinabè, ni les Nigériens, et encore moins les Russes qui vont mourir, mais bien des Maliens. »
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