À la Une: l’armée malienne remet la main sur Kidal
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« Ça y est ! Cette fois, c’est la bonne. » Ce cri de soulagement, c’est celui de l’Observateur Paalga ce matin. Et pour cause : lourdement appuyés par les paramilitaires du groupe Wagner, les soldats ont repris le contrôle de ce bastion rebelle ; une première depuis plus de dix ans et un véritable « tournant copernicien dans la guerre oblique au long cours que mène le Mali contre ses ennemis », se réjouit Aujourd’hui au Faso. Une victoire pour Bamako donc mais aussi, souligne Le Monde Afrique, « une victoire personnelle pour le colonel Assimi Goïta, » « arrivé au pouvoir avec un agenda souverainiste et sur une promesse de reconquête des territoires perdus. »
Victoire de terrain, victoire personnelle mais aussi « victoire symbolique », poursuit le quotidien, sur un territoire considéré comme le bastion inexpugnable » des rebelles touaregs depuis l’indépendance du pays en 1960.
D’importants moyens militaires
Si L’Observateur Paalga souligne que « les FAMa n’ont pas toujours fait le poids face aux groupes armés de la rébellion », eh bien cette fois, « la donne militaire a nettement changé. » Il y a d’abord l’appui des paramilitaires russes du groupe Wagner ; et puis les journaux soulignent aussi unanimement, à l’image d’Aujourd’hui au Faso, les « bombardements aériens » qui ont eu raison des éléments du CSP, « claquemurés » dans l’ancien camp de la Minusma et qui eux, privilégiaient les combats de guérilla, aidés de leur connaissance du terrain.
Plus précisément, apprend-on dans les colonnes du Monde Afrique, ce sont les « bombardements répétés des drones […] de fabrication turque » qui ont permis de renverser la situation et d’éviter le « fiasco » de la précédente tentative de reconquête, en 2014.
Quid de la suite des événements ?
C’est une chose de gagner du terrain, encore faut-il le conserver. Tout l’enjeu réside donc dans cette question formulée par Aujourd’hui au Faso : « Et maintenant, que feront les FAMa de cette victoire ? » Les journaux partagent une même inquiétude, que pointe L’Observateur Paalga : celle d’une alliance « avec les groupes armés terroristes » contre « un ennemi commun. »
Un nom, en particulier, revient : celui d’Iyad ag Ghali, ancien chef rebelle touareg, avant de devenir le plus haut cadre d’al-Qaïda dans la région. Ce personnage pourrait être « l’autre bénéficiaire, moins attendu, de cette reconquête » soupçonne Le Monde Afrique… et Le Pays de rappeler qu’il a « toujours maintenu des liens avec la majeure partie des groupes armés majoritairement touaregs » et qui pourrait donc « les attirer vers lui » à la faveur d’une alliance de circonstances.
Bref, les rebelles ont beau s’être repliés, il y a fort à parier que le travail soit encore long. De toute façon, pour s’estimer vraiment vainqueur, le gouvernement de Bamako devra remporter une autre bataille que celle de Kidal, conclut Aujourd’hui au Faso : celle de « l’apaisement des cœurs. »
Élections au Liberia dans un climat plutôt calme
On prend les mêmes, et on recommence ! Pour la deuxième présidentielle de suite, le sortant George Weah et l’opposant Joseph Boakai s’affrontaient au second tour. L’impression de déjà-vu va-t-elle s’arrêter là où, comme s’interroge Wakat Séra, « l’histoire va-t-elle se répéter », avec une victoire de George Weah ?
Rien n’est certain car le président sortant fait face à la déception de la jeunesse qui l’a porté au pouvoir, « désabusée par les promesses non tenues, » ; des jeunes qui « ne savent plus s’il faut invoquer Saint-George qui, pendant sept années, a fui leurs problèmes » dénonce Wakat Séra ou « Saint-Joseph, 78 ans, qui s’érige en ‘sauveur’ » d’un pays où chômage et pauvreté marchent main dans la main.
Des scores très serrés au premier tour
À peine 7.000 voix d’écart – difficile donc, de prédire lequel des deux l’emportera. Sur place, le Libérien Times estime que « le gagnant sera [donc] probablement celui que les Libériens trouveront le plus à même de combattre plusieurs problèmes, dont la pauvreté, la corruption et l’insécurité. » Car le titre nous apprend que près des trois quarts des Libériens signalent ne pas avoir eu assez d’argent pour se nourrir l’année passée ; et que seulement un tiers d’entre eux se sentait en sécurité en marchant seul la nuit, un taux « parmi les plus bas dans le monde. »
Quel que soit le résultat, Wakat Séra espère surtout une chose : que « les chiffres qui sortiront du ventre des urnes soient l’expression véritable de la volonté des électeurs » … pour que subsiste le calme rencontré pendant le vote.
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