
La capitale de la Sierra Leone a été le théâtre, ce dimanche, de violents affrontements. Et si la fièvre est retombée, « c’est toujours l’embrouillamini total », écrit Aujourd’hui au Faso. La situation est particulièrement confuse, retrace de son côté Wakat Séra : il est question « d’une poudrière qui aurait été forcée, et des armes dérobées », « les autorités relèvent que des individus non identifiés ont tenté de forcer une armurerie militaire » tandis que « des prisons ont été attaquées, donnant l’occasion à plusieurs détenus de prendre le large. »
Autant d’éléments qui poussent Aujourd’hui au Faso à se poser de nombreuses questions : « qui sont ces individus qui ont essayé de forcer l’armurerie du casernement militaire ? Quelles étaient leurs intentions ? Étaient-ce des militaires ou des civils ? »
Une autre question : est-ce une tentative de coup d’Etat ?
C’est en tout cas ce que semble sous-entendre la Cédéao dans un communiqué condamnant les violences. Le président Julius Maada Bio a, lui, évoqué une tentative de déstabilisation de l’État, en « évitant soigneusement, toutefois, note la BBC Afrique, de parler de tentative de coup. » Pour le Sierra Leone Telegraph, pas de doute : il s’agit bien d’un putsch raté.
Aujourd’hui au Faso, de son côté, flaire aussi « une forte odeur de putsch étouffé » dans l’air, et pense pouvoir y déceler « les frustrations contenues par l’opposition à l’issue des élections de juin 2023 », qui, peut-être, « refont surface. » Analyse semble-t-il partagée par le Sierra Leone Telegraph, qui rappelle que « le principal parti d’opposition et les observateurs internationaux ont accusé la commission électorale de ‘voler’ les votes, en faveur du président Bio » lors du scrutin. À cela, il faut ajouter une économie « en grande difficulté ». L'inflation atteint les 60 % et « les prix des aliments de base et des biens de première nécessité sont à présent hors de portée des citoyens ordinaires, dont 70 % sont au chômage » écrit encore le titre.
Autant d’éléments qui poussent le Telegraph à jouer les Cassandre et craindre que d’autres tentatives vont venir, « jusqu’à ce que la volonté démocratique et les libertés civiles de la population soient respectées. »
Une enquête journalistique sur Stanis Bujakera
Le média indépendant de République démocratique du Congo a publié hier, dimanche soir une enquête sur les accusations contre le journaliste Stanis Bujakera, que la justice accuse d’avoir fabriqué une note des renseignements décrivant comment ces derniers auraient tué le député Chérubin Okende. Actualite.cd rappelle que « le parquet congolais dit l’avoir identifié comme le premier émetteur de ce document, grâce à une analyse des métadonnées et une adresse IP. » Sauf, que, affirme le journal, « l’enquête menée [par les journalistes] prouve que cette affirmation est fausse. » D’abord, car les responsables de Telegram (service de messagerie cryptée qui aurait été utilisé pour diffuser le document), contactés, assurent que « Telegram supprime toutes les métadonnées, » tandis que WhatsApp rappelle « son opposition de principe à la traçabilité (…) et le caractère limité de sa collaboration avec les forces de l’ordre. »
Un expert en informatique interrogé estime lui que « les éléments de preuve contenus dans les déclarations du procureur ne sont d’emblée ‘pas crédibles’ » ; le même chercheur, après investigations, « finit par exclure complètement que cette adresse [l’adresse IP incriminée] soit liée à Stanis Bujakera et l’attribue plutôt à un serveur web localisé en Espagne. » Mais le pouvoir assure, deux mois après la mise en détention de Stanis Bujakera, que la "vérité" passe "par sa mise en détention."
Musique pour finir
Nos auditeurs auront peut-être reconnu ces quelques notes… la rumba congolaise de Fally Ipupa à l’honneur sur le site du Monde Afrique ! L'histoire d’ « un chanteur de rumba congolaise parmi d’autres », natif d’un quartier du centre de Kinshasa, chanteur dans les églises avant de devenir une « vedette » capable de « remplir les plus grandes salles d’Europe », comme l’a démontré son concert samedi à l’U Arena, en banlieue parisienne.
D’où vient ce succès ? Le quotidien a sa petite idée : sa réussite, ce serait « ce balancier permanent entre l’audience des origines et celle des musiques urbaines », cette alternance entre courtes chansons, en français, et titres plus longs, en lingala. Une formule que le chanteur ambitionne d’exporter : après la RDC, la France, le reste de l’Europe, il « rêve de conquérir l’Amérique » raconte Le Monde… pour faire flotter haut les couleurs de son pays.
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