À la Une: les élections n’en finissent pas de ne pas finir en République démocratique du Congo
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Cela fait une semaine que les électeurs ont commencé à se rendre aux urnes ; une semaine de processus difficile qui a vu certains bureaux de vote être encore ouverts le 25 décembre, alors même que dans d’autres, certains résultats partiels étaient déjà publiés. Bref, « la RDC se trouve désormais dans un curieux entre-deux », grimace Jeune Afrique.
Ces dysfonctionnements scandalisent l’opposition. Alors, « cette dernière parie sur la rue », souligne Le Monde Afrique, pour y jouer un nouveau round de ce « combat électoral ». Cinq candidats, dont Martin Fayulu et Denis Mukwege, appellent à manifester ce mercredi 27 décembre – un « premier test » pour la contestation, juge Jeune Afrique. Car l’opposition a beau être « unanime » dans ses critiques, elle « avance pour le moment en ordre dispersé ».
De quoi donner matière à ironiser au Phare, qui s’amuse de cette « agitation, particulièrement dans le camp de l’opposition », « qu’on ne sait s’expliquer », juge encore le journal congolais.
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Des craintes de violences
Les manifestations de ce mercredi 27 décembre 2023 n’ont pas été autorisées, au motif, rappelle JA toujours, que selon le ministre de l’Intérieur Peter Kazadi, « elles ''violent les dispositions légales qui prévoient que la contestation des résultats se fait devant la Cour constitutionnelle'' ». Sauf que, note Wakat Séra, ce serait sans compter sur la détermination des opposants qui « campent sur leur position, ne se reprochant aucun acte illégal ».
Le climat fait donc craindre à certains observateurs des tensions, sinon des violences : l’Observateur Paalga prévoit ainsi que « si l’oukase du gouvernement venait à être enfreint, c’est sûr qu’on assistera (…) à des courses poursuites, des barricades, des violences… » au point que le titre juge légitime « de trembler pour la RDC, ce géant (…) situé au cœur du continent africain ». Aujourd’hui au Faso frissonne même devant un pays que le journal juge « déjà imbibé du spectre d’une crise post-électorale » qui pourrait s’enflammer, vu « l’ambiance conflictogène ». Même craintes du côté du Phare, qui voit dans « certaines déclarations » des opposants « des menaces pour l’unité nationale et l’intégrité territoriale ».
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L’espoir de médiation avec les missions religieuses
À commencer par l’Église elle-même, puisque Le Monde Afrique rappelle que, même s’il s’est montré « critique envers le processus électoral, le cardinal Ambongo a appelé ''à la prudence et à la retenue'' dans son homélie de Noël ». Même analyse pour Jeune Afrique : « L’un des facteurs déterminants pour la suite de la contestation pourrait être la position qu’adopteront les représentants de la Cenco et ceux de l’Église du Christ au Congo », dont on attend un premier rapport censé évaluer l’impact des dysfonctionnements rencontrés depuis une semaine.
D’ici là, Aujourd’hui au Faso retient son souffle et s’en remet aux religieux : c’est en eux, juge le journal, que réside « la seule lueur d’espoir », la seule chance de « désamorcer le TNT politique dans ce pays-continent ».
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Le choc après le massacre dans la région du Plateau au Nigeria
« À chaque président du Nigeria, ses problèmes de violences, de guérilla et de terrorisme » soupire Aujourd’hui au Faso, après la mort de 160 personnes au moins dans une vingtaine de villages, entre samedi 23 décembre au soir et lundi 25 décembre 2023. Un bilan qui risque encore d’augmenter, puisque certains habitants sont toujours portés disparus. Cette tuerie, nous apprend Wakat Séra, aurait « été perpétrée par des groupes armés localement qualifiés de ''bandits'' » ; une menace déjà connue dans le pays, mais néanmoins « un grand défi ».
D’autant qu'à Lagos, ajoute le Vanguard, d’après les autorités locales, « les attaques sont ''monumentales'' et ''sans précédent'' » ; et plane également le risque, craint le journal nigérian, que les habitants de la région « n’aient d’autre option que de recourir à l’auto-défense ».
Au-delà du terrorisme islamiste, Aujourd’hui au Faso enjoint donc le président Bola Tinubu à faire de ces ''bandits'' une priorité, car « le géant aux pieds d’argile, dont il a hérité et des forces et des faiblesses, a besoin d’une pacification ». Et autant l’obtenir tout de suite, sinon, « tout son mandat sera de courir après la paix ».
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