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À la Une: Maiduguri au Nigeria sous les eaux

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Vue aérienne montrant des maisons submergées sous les eaux à Maiduguri le 10 septembre 2024.
Vue aérienne montrant des maisons submergées sous les eaux à Maiduguri le 10 septembre 2024. © AFP - AUDU MARTE
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Sous la pression des pluies diluviennes, qui se sont abattues le week-end dernier, le barrage d’Alau sur la rivière Ngada à 20 km au sud de Maiduguri a cédé. Cette ville de plus d’un million d’habitants du nord-est du Nigeria s’est retrouvée inondée. Il y a au moins 30 morts et 400 000 déplacés. Des chiffres provisoires communiqués par l’Agence nationale de gestion des urgences. Des chiffres repris par plusieurs médias nigérians, dont le quotidien The Guardian. « Les inondations ont envahi près de 40% de la ville. Les habitants ont été contraints de quitter leurs maisons et sont dispersés un peu partout », rapporte un témoin.

Le Vanguard, autre quotidien nigérian rapporte que « de nombreux habitants des zones touchées affirment qu’ils ne parviennent pas à localiser leurs proches bloqués par les inondations, alors même que beaucoup d’entre eux sont sans nourriture depuis ces derniers jours, accrochés au toit de leurs maisons ou dans des arbres ».

Et puis autre danger, note le journal : les serpents qui pullulent et dont la morsure peut être fatale…

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Afflux de réfugiés et risque de famine

« Les images diffusées par l’Agence nationale de gestion des urgences, rapporte le site Afrik.com, montrent des rangées de maisons englouties, tandis que les écoles sont fermées et les entreprises paralysées. Face à cette situation dramatique, les autorités ont ouvert trois abris temporaires pour les sinistrés. Toutefois, ces centres d’accueil peinent à faire face à l’afflux constant des victimes. (…)

La situation à Maiduguri est d’autant plus préoccupante, relève encore Afrik.com, qu’elle s’inscrit dans un contexte de précarité accrue dans le nord-est du Nigeria. Déjà fragilisée par des années de conflit, la région fait face à une aggravation de l’insécurité alimentaire. Selon l’ONG Save the Children, les dégâts massifs dans les terres agricoles — plus de 107 000 hectares endommagés — pourraient provoquer la famine dans le pays. "Un enfant sur six au Nigeria a souffert de la faim entre juin et août de cette année", souligne l’organisation, appelant à une aide humanitaire urgente ».

Et puis l’État de Kano voisin est également inondé par endroit, suite aux pluies intenses. Dernier bilan, d’après la Sema l’Agence de gestion des urgences de l’État de Borno : 49 morts au moins. Des chiffres repris par le quotidien The Sun qui précise que près de 7000 habitations ont été détruites et qu’un peu plus de 38 000 personnes sont sans-abri.

Les ravages à venir du couple sécheresse-inondations ?

Ces pluies diluviennes, nous en parlions déjà en début de semaine dans cette même revue de presse… De nombreux pays sont touchés, rapporte WakatSéra à Ouagadougou : « le Nigeria, donc, mais aussi le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée, le Niger, le Mali, le Ghana, la Mauritanie, et dans une moindre mesure, le Burkina Faso ».

Commentaire du journal : « derrière le changement climatique qui a mis le monde sens dessus-dessous, la main humaine est bien visible. Si cette agression permanente de la nature est due à l’industrialisation effrénée dans les pays dits développés, en Afrique, les coupables sont le déboisement et les mauvaises pratiques dans la vie de tous les jours, en ville comme à la campagne. À ce rythme, si rien n’est fait pour rectifier le tir, prévient WakatSéra, et adopter des comportements raisonnables pour sauver "la maison commune", il est à craindre un ravage sans commune mesure du couple sécheresse-inondation ».

La junte malienne suspend TV5 Monde

À la une également : la diffusion de TV5 Monde suspendue pour trois mois par la junte au Mali…

« France 24 et Radio France Internationale avaient déjà été privées d’antenne, rappelle Le Monde Afrique. Plus récemment, France 2 a, elle aussi, été suspendue au début de l’année, avant que LCI ne connaisse le même sort fin août ».

La junte militaire donne des leçons de journalisme… Elle reproche à TV5 Monde d’avoir « manqué d’équilibre » dans le traitement de la mort de quinze civils au moins dans des raids de drone à Tinzaouatène, dans le Nord. C’était le mois dernier. La junte estime que TV5 n’a pas rendu compte de la version de l’armée malienne. Et pour cause, se défend la chaine francophone, au moment où l’information a été diffusée sur son antenne, l’armée malienne n’avait pas encore donné sa version des faits et ce, malgré ses sollicitations…

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