À la Une: colère et indignation après l’agression de Guy Marius Sagna…
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C’était dimanche : Guy Marius Sagna, député du Pastef, le parti au pouvoir au Sénégal et également parlementaire de la Cédéao, participait à ce dernier titre à une réunion de citoyens togolais à Lomé quand il a été agressé.
« Guy Marius Sagna a été blessé à la tête et au bras et placé en “soins intensifs“ sous surveillance, rapporte WalfQuotidien à Dakar. Il était invité à participer aux activités d’une réunion publique organisée par la plateforme d’opposition togolaise, la Dynamique pour la majorité du peuple (Dmp) ». Une réunion non autorisée par les autorités togolaises.
« Des nervis au service du pouvoir… »
Dans les colonnes de 24 Heures, autre quotidien sénégalais, Guy Marius Sagna « décrit une scène de chaos où la violence a atteint des niveaux choquants : “des nervis (au service du pouvoir) ont été payés pour saboter notre rencontre citoyenne et m’ont frappé. Ils ont utilisé des chaises, ils nous ont donné des coups de pieds comme si nous étions des ballons de football“ ». En effet, d’autres personnalités politiques ont été violentées, notamment une parlementaire togolaise.
Commentaire de 24 Heures : « cette agression soulève des questions sérieuses sur l’état de la démocratie au Togo et la sécurité des opposants politiques ».
Le Monde Afrique précise pour sa part que « Guy Marius Sagna, chef de file du Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine-France dégage au Sénégal, est connu pour ses coups d’éclat et ses diatribes antifrançaises. Il a été plusieurs fois détenu sous l’ancien régime sénégalais. Et il a critiqué par le passé l’adoption au Togo d’une nouvelle Constitution dénoncée par l’opposition comme permettant à Faure Gnassingbé de se maintenir au pouvoir indéfiniment ».
Avalanche de réactions…
Cette agression a provoqué colère et indignation au sein des sociétés civiles togolaises et sénégalaises…
« Avalanche de réactions », s’exclame WalfQuotidien : « trois organisations de droits humains basées entre Dakar et Lomé ont condamné “avec fermeté l’agression“ subie par Guy Marius Sagna. Ces organisations appellent les autorités togolaises à prendre leurs responsabilités et les exhortent à veiller au respect des engagements relatifs au respect des droits humains ». Et « à Lomé, le front Touche pas à ma Constitution invite les autorités togolaises à garantir la liberté d’expression et de réunion et au respect “scrupuleux“ de la loi sur les manifestations pacifiques ».
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Pour sa part, rapporte 24 Heures, « la police nationale togolaise assure travailler “étroitement avec les autorités judiciaires […] pour faire toute la lumière sur les actes qui se sont produits“. Elle précise néanmoins que Guy Marius Sagna avait “été avisé de l'interdiction de la réunion projetée“ et qu'il avait “été dûment informé des risques que comportaient ces activités […] en violation des lois en vigueur au Togo“ ».
La liberté d’expression en question…
En tout cas, pour le site d’information Afrik.com, « cet incident met en lumière une montée inquiétante de la violence politique en Afrique de l’Ouest. Les agressions contre les leaders politiques, en particulier ceux qui défendent les droits des peuples et s’opposent aux régimes en place, semblent devenir de plus en plus courantes. Au-delà de l’agression de Guy Marius Sagna, c’est la question de la liberté d’expression et de la sécurité des acteurs politiques qui est posée ».
« Cette agression d’un député de la Cédéao est inacceptable dans un pays de paix comme le Togo », renchérit WakatSéra à Ouagadougou. « L’un des principes forts de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, et qui fait la fierté de l’organisation sous-régionale, c’est bien la “libre circulation des biens et des personnes“ appartenant à l’espace. Ainsi, rien ne saurait justifier cette agression. […] Toutes les parties sont unanimes pour l’ouverture d’une enquête, pointe encore WakatSéra, car la manifestation de la vérité et surtout la punition des auteurs de cet “incident“ à la hauteur de leur crime, s’imposent. Cela est d’autant plus impératif que cette agression contre le député peut être assimilée à un règlement de compte, suite à ses sorties fréquentes contre la Cédéao et ses dirigeants politiques. »
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