Revue de presse internationale

À la Une: des dizaines de dirigeants politiques éclaboussés par les Pandora Papers

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Le roi Abdallah II est mis en cause dans les Pandora Papers. Le souverain jordanien est « accusé d’avoir utilisé des sociétés-écrans aux Caraïbes pour acheter pour 100 millions de dollars, une quinzaine de propriétés en Angleterre, mais également à Malibu en Californie », note le New York Times.
Le roi Abdallah II est mis en cause dans les Pandora Papers. Le souverain jordanien est « accusé d’avoir utilisé des sociétés-écrans aux Caraïbes pour acheter pour 100 millions de dollars, une quinzaine de propriétés en Angleterre, mais également à Malibu en Californie », note le New York Times. © REUTERS/Vincent Kessler
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C’est « la plus grande fuite financière de l’histoire », titre le quotidien belge Le Soir, « une nouvelle bombe sur les paradis fiscaux », commente de son côté le journal suisse Le Temps, qui souligne que « cinq ans après les premières révélations des Panama Papers, quatre ans après les Paradise Papers », cette nouvelle enquête est encore « plus large, plus explosive ».

« Les Pandora Papers détaillent l’univers financier opaque dans lequel l’élite mondiale protège ses richesses des impôts », explique The Washington Post qui, à l’instar de la presse mondiale, met en cause « des stars du show-business de Shakira à Claudia Schiffer, des criminels, mais également une trentaine de dirigeants actuels ou passés ». Parmi lesquels « les actuels présidents ukrainien, azéri, kényan et équatorien, ou bien encore le Premier ministre tchèque et le roi de Jordanie ». Tous ont utilisé des sociétés offshores secrètes pour dissimuler leur fortune.

Le roi Abdallah II de Jordanie mis en cause

Le souverain jordanien est « accusé d’avoir utilisé des sociétés-écrans aux Caraïbes pour acheter pour 100 millions de dollars, une quinzaine de propriétés en Angleterre, mais également à Malibu en Californie », note The New York Times. « Des achats qui ne sont pas illégaux », souligne le quotidien américain, « mais qui révèle un double standard, alors que le Premier ministre jordanien lançait au même moment une répression contre la corruption, et contre les citoyens qui utilisaient des sociétés-écrans pour dissimuler leurs investissements à l’étranger ».

Les Pandora Papers menacent également de provoquer des « bouleversements politiques pour deux dirigeants de l’Union européenne », explique de son côté The Guardian, à savoir le président chypriote Anastasiades « accusé d’avoir caché les avoirs d’un milliardaire russe », et le Premier ministre tchèque Andrej Babis, en pleines élections législatives cette semaine, et qui « va devoir expliquer pourquoi il a utilisé une société d’investissement offshore pour acquérir un château de 22 millions de dollars sur la Côte d’Azur dans le sud de la France ». « Voilà qui risque de chambouler les plans de campagne du milliardaire populiste », commente de son côté Le Soir.

La régulation des paradis fiscaux reste complètement inefficace

Malgré tout ce qui a été entrepris ces dernières années, suite notamment aux précédentes révélations, cette nouvelle enquête montre que « les entreprises et les mécanismes permettant de dissimuler de l’argent abondent toujours », souligne The Washington Post. Constat partagé par l’éditorialiste du Soir, qui prône à l’instar de la presse européenne « une meilleure coordination inter-États et une vraie volonté politique de lutter contre la fraude fiscale internationale ».

Un « vœu pieu ? », s’interroge de son côté Le Temps, qui note que « les États-Unis font pression sur d’autres pays dont la Suisse pour qu’ils adoptent des mesures plus restrictives, alors que dans le même temps, souligne le quotidien, certains États américains comme le Dakota du Sud sont devenus des paradis fiscaux qui accueillent des fonds transférés notamment des Caraïbes ».

Visite « délicate » à Paris pour le chef de la diplomatie américaine

En pleine querelle diplomatique après l’affaire des sous-marins australiens, Anthony Blinken fait face à « une visite embarrassante » à Paris, titre The New York Times, qui explique à quel point cette visite « s’annonce délicate » pour le francophone et francophile Blinken. Ce dernier a vécu, rappelle le quotidien, « de nombreuses années à Paris qu’il appelle sa deuxième maison ». Sa nomination aux affaires étrangères « avait été accueillie avec joie en France, comme l’assurance que Paris serait considérée comme l’un des tout premiers interlocuteurs européens de Washington ».

Las, l’affaire des sous-marins australiens a entamé cette confiance, « même si Blinken reste le mieux placé pour gérer cette crise », explique le Post, qui met en avant qu’il pourrait rencontrer le président Macron et « offrir aux Français de nouvelles formes de soutien américain notamment pour leurs opérations antiterroristes dans la région du Sahel en Afrique ».

L’hommage de la presse à Bernard Tapie, une icône « française »

Hommage au « bonimenteur magnifique », titre Le Soir qui salue celui qui avait « tout connu, la gagne comme la ruine. Le succès et la taule ». C’était le « bateleur de la République française », que les Français adoraient tout à fois « détester et aduler », explique Le Temps, « Un homme aux mille vies », titre Süddeutsche Zeitung, qui note qu'avec « habileté, mais également brutalité, Bernard Tapie avait réussi à s’élever d’un milieu modeste pour devenir un magnat de l’économie ».

C’était « une icône nationale » pour les Français, dit El Pais, le quotidien espagnol qui décrit un Bernard Tapie à qui les Français pardonnent tout, « presque un membre de la famille, avec ses défauts et ses erreurs », mais également « cette capacité à rêver grand et à se lancer dans les entreprises les plus folles avec un air de canaille sympathique, comme certains personnages incarnés par Jean-Paul Belmondo ».

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