À la Une: la politique du pire en Ukraine, Poutine agite maintenant la menace nucléaire
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Le président Macron disait hier redouter « le pire », après son entretien avec Vladimir Poutine. Sa sombre prédiction, qui fait d'ailleurs la Une de la presse mondiale, a pris forme dès la nuit dernière « avec le bombardement et la prise par l'armée russe de la plus grande centrale nucléaire d'Ukraine », rapporte le Washington Post, la centrale de Zaporijjia, à 500 kilomètres de Tchernobyl, qui est également tombée il y a quelques jours aux mains des Russes.
« L'incendie a finalement été maîtrisé et il n'y aurait pas de risque de radiation » assure l'AIEA, mais cette nouvelle menace provoque « une inquiétude mondiale », souligne le Wall Street Journal alors que le président Zelensky accuse désormais Poutine « de terrorisme nucléaire ». L'Inquiétude est maximale à la Maison-Blanche qui exigent que « les forces russes se retirent de la centrale », rapporte de son côté le New York Times.
Le quotidien révèle par ailleurs qu'avant même cette escalade nucléaire, le jusqu'au-boutisme de Poutine et sa volonté farouche de « prendre toute l'Ukraine », préoccupent au plus haut point les stratèges américains. Ces derniers s'interrogent notamment sur l'impact de « l’avalanche » des sanctions occidentales qui, « en acculant le président russe, pourraient le pousser à étendre le conflit peut-être même au-delà de l'Ukraine ». « Un réexamen urgent de son état de santé mental », a même été demandé aux services de renseignements américains, affirme encore le New York Times, « pour savoir si les ambitions et le goût du risque de Poutine auraient pu être altérés par les 2 années d'isolement lié à la pandémie ».
Poutine aurait caché le plan d'invasion de l'Ukraine à son propre cabinet
C'est ce qu'affirme le Times, qui s'appuie sur « un site d'investigation russe citant des sources proches du Kremlin », qui révèle que « Vladimir Poutine a caché à son cabinet son intention d'envahir l'Ukraine ». « Les fonctionnaires et le gouvernement » russes n'étaient prévenu « que de la volonté du président de reconnaître les deux régions séparatistes du Donbass » et ils ont été surpris quand l'invasion a commencé, rapporte encore le quotidien britannique. « De nombreux responsables étaient prêts à démissionner, mais ils ont eu trop peur d'être accusés de trahison et d'être envoyés en camp de prisonniers après être passés en salle de torture ».
Un climat de terreur qui « paralyse également les oligarques et l'élite russe », souligne encore le Times. Les milliardaires proches de Poutine, dont les avoirs sont maintenant traqués dans le monde entier, hésitent à se retourner contre le maître du Kremlin. Trop risqué même si quelques-uns, dont le banquier Oleg Tinkov, ont clairement dénoncé la guerre en Ukraine. « Les oligarques ne lâcheront Poutine que quand il sera suffisamment affaibli », analyse un politologue russe dans le Times, « si les forces de sécurité et les chefs de l'armée le destituent », ce qui est « hautement improbable ».
De nombreux russes quittent le pays, pendant qu'ils le peuvent encore
Alors que la rumeur monte sur la proclamation prochaine « de la loi martiale » en Russie, ce qui conduirait à la fermeture des frontières, des centaines de Russes préfèrent partir, explique le Guardian. « Les trains en partance de Moscou pour la Finlande sont bondés, les vols également à destination d'Erevan, Istanbul et Belgrade sont complets », souligne le correspondant à Moscou du quotidien britannique.
Il rapporte notamment le désespoir d'Alexeï qui vient de prendre un billet pour le Sri Lanka, un pays qu'il ne connaît absolument pas. Mais il ne voit « plus aucun avenir possible en Russie » et s'inquiète que « la terrible invasion de l’Ukraine ne change son pays pour toujours ». Une Russie déstabilisée par les sanctions économiques occidentales. « Malgré les efforts des autorités pour donner un sentiment de stabilité », dit encore le Guardian « certains hauts responsables du gouvernement ont eux-mêmes déjà évacués leurs proches à l'étranger ».
La coopération spatiale remise en cause par la guerre en Ukraine
Même si la Nasa assure que « les États-Unis et la Russie continuent à travailler ensemble pacifiquement dans l'espace », notamment à bord de la Station spatiale internationale où cohabitent en ce moment même astronautes russes et américains, la Nasa « cherche des solutions qui permettrait de maintenir l'ISS en orbite sans l'aide de la Russie », souligne le Wall Street Journal.
« La guerre en Ukraine va entraîner la remise en cause d'un grand nombre de projets de voyages spatiaux », souligne de son côté le Süddeutsche Zeitung qui cite notamment le projet du rover russo-européen Exomars, pour l'exploration de la Planète rouge. « Un projet à plus d'un milliard d'euros... qui risque bien de finir au musée », redoute le quotidien allemand.
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