Revue de presse internationale

À la Une: le conflit au Proche-Orient toujours au cœur de la presse internationale

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Sur cette photo fournie par le ministère thaïlandais des Affaires étrangères, deux otages thaïlandais sont accueillis par le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Parnpree Bahiddha-Nukara, à leur arrivée au centre médical Shamir en Israël, le 28 novembre 2023.
Sur cette photo fournie par le ministère thaïlandais des Affaires étrangères, deux otages thaïlandais sont accueillis par le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Parnpree Bahiddha-Nukara, à leur arrivée au centre médical Shamir en Israël, le 28 novembre 2023. AP
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La trêve entre Israël et le Hamas entre dans son sixième jour, les échanges d’otages et de prisonniers se poursuivent – le groupe armé palestinien a libéré six personnes supplémentaires hier mardi, et, quoi qu’il advienne par la suite, cette halte dans les hostilités « semble refermer la page du conflit ouverte par les attaques du Hamas le 7 octobre », analyse le Guardian au Royaume-Uni.

Faut-il espérer, après cette étape, une extension de la trêve ? Le journal britannique n’y compte pas vraiment, « car les deux parties arrivent à court d’otages et de prisonniers qu’elles peuvent libérer de manière relativement indolore ». Jusqu’à présent, tant le Hamas que l’État hébreu ont relâché, essentiellement, des femmes et des enfants. Pas des militaires, ni des leaders politiques. C’est-à-dire, « selon les calculs brutaux en la matière », explique le quotidien, pas des « individus de "grande valeur" ». « Valeur » étant entendu au sens stratégique.

Pour le moment encore, poursuit le New York Times, « les courtes extensions de la trêve servent les intérêts du Hamas et d’Israël ». Mais cette situation finira par changer.

Une nouvelle page d’incertitudes

La trêve a tout de même « généré des bénéfices à court terme pour les deux camps », reconnaît le New York Times. D’un côté, des otages retrouvent le sol israélien ; de l’autre, de l’aide humanitaire peut être acheminée. Mais cette pause a aussi « amplifié le doute au sujet de si, comment, et quand Israël va poursuivre son invasion de la bande de Gaza », pointe le quotidien.

Car plusieurs points entrent en jeu. Parmi eux : la question économique. « Combien de temps peut encore tenir l’économie israélienne ? », se demande ainsi L’Orient-Le Jour qui note que, « ​​​​​​​si les autorités israéliennes semblent en mesure de contenir le choc, les premières craquelures ont déjà commencé à se former », avec des coûts très élevés – estimés à un dixième du PIB national – et un déficit qui enfle à vue d’œil. Il faut injecter « des montants exorbitants (…) pour soutenir le shekel », la monnaie israélienne. Et puis, beaucoup d’Israéliens ont dû fuir, « générant aussi bien des coûts pour l’État qu’un manque à gagner pour l’économie ». Sans compter les 350 000 réservistes, dont beaucoup sont issus de la tech, qui génère près de la moitié des exportations israéliennes, explique le journal. Bref, pointe un économiste, « ​​​​​​​quand on mesure le coût de cette guerre, on se demande pourquoi les parties impliquées ne s’empressent pas de faire la paix ».

Des difficultés concernant le terrain des combats

Jusqu’à présent, l’armée israélienne s’est concentrée sur le nord de la bande de Gaza. Mais, « ​​​​​​​si la guerre continue après la fin du cessez-le-feu » comme l’a affirmé Israël, alors « ​​​​​​​les forces armées risquent une bataille perdue d’avance », prédit Die Welt. Car, « dans le sud de la bande de Gaza, les conditions deviendront bien plus dures », notamment parce que la zone est désormais très densément peuplée, des centaines de milliers de Palestiniens y ayant trouvé refuge.

Ce qui amène à la question des civils, de la situation humanitaire et donc, des pressions internationales. Or, sur ce plan, le soutien des partenaires de l’État hébreu s’accompagne, de plus en plus, de mises en garde : « Les États-Unis ont été très clairs sur le fait que, lorsque les opérations militaires reprendront, elles ne pourront pas être menées avec la même force » que ces dernières semaines. Et, signe que Washington compte surveiller ce dossier de près, Antony Blinken devrait bientôt se rendre dans la région, « où l’on s’attend à ce qu’il pousse pour maintenir le flux d’aide humanitaire (…) et qu’il insiste sur le besoin d’établir un État palestinien », expose le Washington Post.

L’administration américaine sur le fil

Le conflit provoque des divisions « à la Maison Blanche et au-delà », raconte le New York Times, Joe Biden faisant face « ​​​​​​​à une profonde colère de la part de ses soutiens et même de membres de son équipe » concernant sa solidarité avec Israël. Sa base politique souffre même d’une véritable « hémorragie », diagnostique Ha’aretz, particulièrement chez les jeunes, nombreux à soutenir la cause palestinienne, en témoignent les manifestations sur les campus universitaires.

Mais le journal israélien met en garde : si certains ne votent pas, « ​​​​​​​et permettent aux États-Unis de sombrer dans le fascisme prononcé et non-dissimulé de Donald Trump, alors, cela en dira plus sur l’état sinistre de la politique américaine que sur (…) la manière dont Israël conduit sa guerre à Gaza ».

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