Revue de presse internationale

À la Une: le n°2 du Hamas tué au Liban

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Le chef de la délégation du Hamas, Saleh al-Arouri, s'exprime lors d'une cérémonie de signature d'un accord de réconciliation au Caire, en Égypte, le 12 octobre 2017.
Le chef de la délégation du Hamas, Saleh al-Arouri, s'exprime lors d'une cérémonie de signature d'un accord de réconciliation au Caire, en Égypte, le 12 octobre 2017. REUTERS - AMR ABDALLAH DALSH
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Saleh al-Arouri a été tué dans la banlieue sud de Beyrouth, par une frappe attribuée à Israël – même si le gouvernement n’a pas communiqué à ce sujet. Une explosion qui a « fait voler en éclat le calme tendu qui régnait [dans la capitale] depuis que le Hezbollah (…) a commencé à affronter les forces israéliennes » après l’attaque du 7 octobre, raconte le New York Times. Surtout, cela représente « le premier assassinat d’un cadre du Hamas, en dehors de la bande de Gaza et de la Cisjordanie, ces dernières années. »

Et la cible a été « choisie avec attention » : Saleh al-Arouri était rien de moins que « l’un des plus anciens leaders du Hamas » et surtout « le principal lien de l’organisation avec l’Iran et sa milice basée au Liban, le Hezbollah. »

Un tournant dans le conflit ?

C’est en tout cas l’analyse du Soir en Belgique, qui rapporte que « l’assassinat d’al-Arouri à Beyrouth [a] mis un terme aux négociations entre Israël et le Hamas », les discussions seraient à présent concentrées « sur la prévention d’une escalade, en particulier dans le nord d’Israël. »

Car c’est bien ce qui apparaît comme de plus en plus proche : le risque d’un embrasement régional. Car, analyse le Soir, jusque-là, et « malgré la brutalité de la contre-attaque israélienne, (…) le Hezbollah et Israël se confrontent sans chercher à dépasser le seuil d’un conflit plus ouvert. » Et précisément, « c’est peut-être ce qui est en train de changer. » Ce qui est certain, écrit de son côté El Pais, c’est qu’avec la mort de Saleh al-Arouri, « une pièce fondamentale du puzzle de l’influence iranienne dans la région a été recomposée. »

De nouvelles conséquences sur l’éducation américaine

Après la démission de la présidente de l’université de Pennsylvanie, c’est la présidente d’Harvard, Claudine Gay, qui a renoncé à son poste, après des accusations d’antisémitisme en raison des manifestations pro-palestiniennes sur son campus. Mais en réalité, estime le New York Times, il s’agissait de tout autre chose : « Claudine Gay est devenue l’avatar de critiques plus larges sur le système universitaire. » Et Harvard, de son côté, est devenu le théâtre « d’une bataille idéologique de plus en plus intense autour de l’éducation supérieure américaine. » De fait, complète le Washington Post, « ce qui a démarré comme un débat sur l’antisémitisme a muté en polémique sur la race, le genre, les qualifications et le parcours de Claudine Gay sur les questions de diversité. »

Dans ce contexte, la démission de Claudine Gay représente, selon le quotidien, le marqueur d’une victoire majeure, alors qu’Harvard avait résisté durant des semaines aux pressions pour changer de direction.

Point de vue tout à fait différent du côté du Wall Street Journal, qui se félicite au contraire de cette « mesure de responsabilité », alors que la présidence de Gay « était clairement devenue un fardeau pour la réputation de l’école. » Toute la question, estime le titre, est de savoir si Harvard « va rééquilibrer en désignant un éducateur qui n’a pas peur de défier les factions progressistes dominantes de l’école. »

Le sujet de la couleur de peau en question

Car Claudine Gay est noire, et pour certains, pointe le Washington Post, « c’est un facteur » qui a joué dans sa démission. Avis partagé par plusieurs universitaires noirs interrogés par le Boston Globe, selon lesquels « Claudine Gay était, dès le départ, une cible » même si, en tant que première présidente noire de l’université d’Harvard, elle était aussi une pionnière. « Pour de nombreux universitaires noirs, poursuit le journal, cet événement est aussi un rappel qu’en tant que dirigeant noir dans un domaine toujours dirigé par des hommes blancs, il n’y a que peu de marge d’erreur. »

Car dans un pays où plus d’un tiers de la population est racisée, cet épisode met en lumière, juge le Boston Globe  quelques pages plus loin, « le manque de diversité au sein de l’éducation supérieure. » Alors, le quotidien propose une solution opposée à celle voulue par le Wall Street Journal : « remplacer Claudine Gay par une personne ayant un parcours similaire » afin de « contrer les craintes que son départ marque un recul pour les femmes noires dans le milieu universitaire. »

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