À la Une: des Jeux olympiques de Paris «fantastiques»
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La presse internationale se penche évidemment sur la cérémonie de clôture des JO et plus largement fait un bilan de ces deux semaines de jeux, à base de jeux de mots pour la presse française : « Plein les jeux » (L’Humanité), « T’as de beaux jeux » (Libération), qui relèvent « un bel engouement populaire » pour l’un, une « ferveur populaire » pour l’autre. « Ceux qui n’ont pas cru dans les Jeux se sont trompés », insiste le président français Emmanuel Macron dans une interview accordée au quotidien sportif L’Équipe, où il affirme carrément : « on a réinventé les jeux d’été ». En tout cas, estime le Süddeutsche Zeitung, « le public a rendu son verdict : les Jeux de Paris étaient fantastiques ».
La cérémonie de clôture
Comme pour l’ouverture, tout le monde ne semble pas avoir vu la même chose. En Grande-Bretagne, The Times parle d’une France qui « termine les Jeux en beauté avec une cérémonie énergique », estimant même – c’est ce qu’on appelle le coup de pied de l’âne – qu’elle avait été « une nette amélioration par-rapport à l’ouverture ». Le Figaro titre sur « une cérémonie de clôture joyeuse mais plus protocolaire que celle du début des Jeux » – et ne manque pas de morigéner la chanteuse Yseult, qualifiée d’« ultrawoke ». Bref, « oui mais ».
Jusqu’au Soir de Bruxelles, qui dans un article se réjouit de ce « dernier moment d’enchantement », et dans un autre regrette que « sans le décor de carte postale parisien, Thomas Jolly ait eu un peu de mal à nous embarquer dans son épopée » – le quotidien parle même de cérémonie « d’abord festive puis lugubre » – « Et puis à la fin, il y a eu Tom Cruise », que le Soir présente comme « une sorte de lapin doré qui est tombé du ciel (en rappel, du toit du Stade de France) pour partir à la recherche des Jeux olympiques », qu’il a fini par retrouver, inspiré par les plus beaux moments des JO de ces dernières semaines : « cette magie du sport (…) seule capable de nous faire oublier des jours entiers la guerre aux portes de l’Europe, les enfants palestiniens et même, parfois, Donald Trump ».
Direction Los Angeles
« Paris éclaire la route de Los Angeles », titre El Pais, les Jeux de Paris ayant été « les Jeux de la lumière après le silence froid et pandémique de Tokyo, la réconciliation avec la passion du sport, (…) le peuple joyeux et civilisé ». Le Los Angeles Times se pose la question : entre la tour Eiffel scintillante et le luxe des jardins de Versailles, « comment Los Angeles va-t-elle bien pouvoir dépasser ça ? »
Sa présentation vers la fin de la cérémonie de clôture en donne une petite idée : elle a insisté sur le talent de sa production (« nous n’avons pas de tour Eiffel mais nous avons un panneau Hollywood », a récemment dit l’organisateur de ces futurs JO) et la pop culture – Tom Cruise donc, et le groupe Red Hot Chili Peppers, entre autres. « LA28 devait marquer les esprits à Paris. En grande partie pour des raisons d’argent », explique le LA Times : « ces jeux devraient coûter 7 milliards de dollars – un chiffre qui a de fortes chances de grimper, (…) et cette séquence de la cérémonie de clôture était un moment de publicité crucial, à destination des téléspectateurs mais aussi du Big Business ».
Des médailles
La dernière médaille d’or a été reçue pendant la cérémonie de clôture par la néerlandaise Sifan Hassan, pour le marathon féminin : « le point culminant de la cérémonie, du point de vue néerlandais, a été l'hommage » qu’elle a reçu, écrit le quotidien Algemeen Dagblad. Sifan Hassan, d'origine éthiopienne, l'occasion de parler du bilan du continent africain.
Au Burkina, Wakat Séra estime que les sportifs africains, « certes, n’ont pas démérité » avec 39 médailles, mais « les résultats, sans être catastrophiques, reflètent une seule vérité, l’absence de politique conséquente dans les programmes de gouvernance des dirigeants du continent noir. Pour émerger, et défendre les couleurs nationales, les athlètes africains ne peuvent que compter sur les bourses et installations occidentales. Et seulement une minorité des athlètes jouit de ce privilège. Tant qu'il n'y aura pas la volonté adéquate pour accompagner leurs efforts inlassables », estime Wakat Séra, « l'essentiel pour les athlètes africains sera toujours de participer ».
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