Revue de presse internationale

À la Une: la suspension de la réforme des retraites en France

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Le Premier ministre français Sébastien Lecornu prononce son premier discours de politique générale devant le Parlement et le nouveau gouvernement, suivi d'un débat à l'Assemblée nationale à Paris, France, le 14 octobre 2025.
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu prononce son premier discours de politique générale devant le Parlement et le nouveau gouvernement, suivi d'un débat à l'Assemblée nationale à Paris, France, le 14 octobre 2025. REUTERS - Gonzalo Fuentes
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Le Premier ministre français Sébastien Lecornu a donc annoncé mardi 14 octobre, lors de sa déclaration de politique générale, la suspension de la réforme des retraites jusqu’à la présidentielle de 2027, comme le réclamait le Parti socialiste. Il éloigne ainsi la menace d’une censure de son gouvernement.

« Un compromis plus que bienvenu pour la démocratie, se félicite Libération. Si elle ne règle pas la profonde crise que traverse le pays, cette décision du Premier ministre acte la possibilité d’un tournant dans la méthode employée par l’exécutif. »

Libération note aussi cette petite phrase du Premier ministre : « “Le gouvernement propose, nous débattrons, vous voterez“. Chiche, a-t-on envie de dire aux parlementaires, s’exclame le journal. Ce qu’ils sauront faire de cette opportunité, à condition évidemment que l’exécutif joue sincèrement le jeu, donnera en tout cas une indication du rebond démocratique possible. »

« Grande braderie d’automne »

Espoir d’un sursaut démocratique, donc, pour Libération, désespoir pour Le Figaro qui voit dans le discours de politique générale de Sébastien Lecornu « un retour au socialisme » : « le Premier ministre a parfaitement récité, à la tribune, le texte du PS, fustige Le Figaro. Tête baissée, Sébastien Lecornu a transformé sa déclaration de politique générale en grande braderie d’automne : le 49.3 au rabais ! La suspension de la réforme des retraites, c’est offert par la maison ! (…) Affligeant spectacle, poursuit le quotidien de droite, que ce suicide collectif du bloc central et des LR laissant le champ libre, pour 2027, à la gauche et au RN. Triste tableau que celui d’un Premier ministre, tellement à son aise à la tête des Armées, contraint de se livrer à une séance d’humiliation publique. »

Retraites : la prolongation du déni ?

Le Parisien, lui, se focalise sur le problème des retraites. Avec ce constat arithmétique : « en 1960, la France pouvait compter sur presque cinq cotisants pour payer la pension de chaque retraité. Avec l’allongement de l’espérance de vie et le papy-boom, le rapport n’a cessé de reculer, atteignant aujourd’hui 1,8. Il tombera à 1,4 dans les prochaines décennies. (…) En 2027, tous les candidats à l’Élysée devront donc bien expliquer que, sauf à se diriger vers l’effondrement du système par répartition, il faut trouver des façons acceptables de prolonger la carrière des Français (pas simple). À moins de leur faire croire que, de la prolongation du déni, naîtra une solution (magique !). »

Humilité

Et puis La Croix retient ce mot de Sébastien Lecornu : « humilité » : « quelle que soit la durée de vie de ce nouveau gouvernement, l’humilité semble en effet plus que jamais nécessaire à nos responsables politiques, estime le quotidien catholique. Depuis la rentrée, l’instabilité politique a encore creusé le fossé entre les Français et leurs élus. Si ces derniers veulent commencer à le combler, le temps seul ne sera pas nécessaire. Il leur faudra aussi, y compris au sommet de l’État, changer d’attitude. Et cela commence en effet par faire preuve de cette humilité brandie par le nouveau premier ministre, et qu’il reste désormais à tous les responsables politiques de notre pays à mettre en œuvre. »

La paix au Moyen-Orient au stade des balbutiements

À la Une également, les espoirs de paix au Moyen-Orient, avec toujours autant d’interrogations. « La pax americana est-elle vraiment en marche, chaussée de ses grosses rangers, se demande L’Orient-Le Jour à Beyrouth, ou n’a-t-on là qu’une succession de moments forts, allant du pathétique au clownesque en passant par de rares et fragiles motifs d’espérance ? (…) Le processus n’en est encore qu’à ses balbutiements, même pour le seul cas de Gaza, le cheminement est long et semé d’écueils, notamment l’incertitude que laisse planer le Hamas sur son désarmement et le refus d’Israël d’évacuer l’intégralité de ce territoire. »

Pour le New York Times, « la seule solution à long terme est un État palestinien à Gaza et en Cisjordanie, dont les frontières seraient négociées avec Israël. Cet État, cependant, devra être dirigé par une Autorité palestinienne réformée, avec le soutien permanent d'une force de maintien de la paix arabe et internationale qui garantirait que cet État palestinien ne menace jamais Israël, et le soutien d’un “Conseil de paix“ international qui garantirait sa réussite économique.

« Mais, pointe le New York Times, la seule façon d’y parvenir est que le Hamas soit rapidement désarmé, que l’Autorité palestinienne soit rapidement réformée et intégrée à Gaza, et que Netanyahu trouve de nouveaux partenaires de gouvernement au centre ou bien qu’il quitte le pouvoir. Aucun d’entre eux, dans leurs incarnations actuelles, ne peut prétendre à être un partenaire pour une paix durable. Puissent-ils se transformer ou disparaitre rapidement. »

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