Témoins d'actu

Birmanie: un an après le coup d'État, comment la résistance s'organise à la frontière thaïlandaise

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Le 1er février 2021 un coup d'État militaire éclatait en Birmanie. Depuis, la junte au pouvoir maintient une répression sanglante contre l'opposition. L'armée gouvernementale intensifie notamment les combats contre les minorités ethniques qui composent le pays. Comment s'organise la résistance ? Carol Isoux, la correspondante de RFI à Bangkok s'est rendue à la frontière thaïlandaise, dans l'État Karen où affluent des milliers de réfugiés. Elle raconte. 

Réfugiés birmans dans le district thaïlandais de Mae Sot, le 15 janvier 2022.
Réfugiés birmans dans le district thaïlandais de Mae Sot, le 15 janvier 2022. © STR / AFP
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Dans cet épisode de Témoins d'actu, Carol Isoux explique que les civils qui arrivent dans la ville frontalière de Mae Sot veulent échapper aux frappes de l'armée gouvernementale qui, ces dernières semaines sont de plus en plus nombreuses : « J'ai entendu des témoignages de villageois qui disent avoir été battu par des soldats birmans. Certains auraient été brûlés vifs parce qu'on les soupçonnait de collaborer avec les armées rebelles ».

Carol s'était déjà rendue dans cette ville deux mois après le coup d'État. Le changement le plus tangible, dit-elle, c'est l'arrivée massive des réfugiés mais aussi de jeunes en provenance des villes. Ils veulent s'engager dans la lutte armée contre le pouvoir central mais « une fois sur le terrain, ils ont vite déchanté. Ils se sont aperçus que la vie en jungle n'était pas facile, que la nourriture manquait et qu'il n'y avait pas d'armes pour eux ».

Si les minorités ethniques du pays ont des revendications qui se recoupent, on est encore loin du vieux rêve de « l'unité fédérale » : « Il n'y a pas sur le terrain de véritable collaboration. Il y a des divergences d'intérêts et de pouvoir qui s'entrechoquent ».

Depuis le coup d'État, Aung San Suu Kyi, l'ancienne cheffe du gouvernement est en prison. Mais Carol Isoux explique que la question de sa libération est assez sensible chez les minorités : « C'est un symbole de la démocratie en Birmanie mais après son arrivée au pouvoir, elle a plutôt déçu les leaders ethniques car certaines promesses n'ont pas été tenues ». Aujourd'hui, conclut Carol, « la révolution pour la plupart des minorités ethniques dépasse de loin la question de la libération d'Aung San Suu Kyi ».

►À écouter aussi : Birmanie, un an après, une guerre sans fin et sans moyens

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