Témoins d'actu

Corée du Sud: pourquoi le monde de la K-Pop est-il si fermé aux médias ? [REDIFFUSION]

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BTS, le mythique groupe de K-Pop a fait son retour sur scène le 15 octobre 2022 à Busan, pour soutenir la candidature de cette ville sud-coréenne à l'organisation de l'Exposition universelle 2030. Nicolas Rocca, le correspondant de RFI à Séoul a assisté à ce concert événement. Il a aussi récemment enquêté sur la fabrication de ces groupes dont les retombées financières et politiques sont de plus en plus importantes. Cet épisode est une rediffusion. 

Le groupe de K-pop, BTS. Photo d'archive.
Le groupe de K-pop, BTS. Photo d'archive. © Angela Weiss / AFP
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« Je ne suis pas forcément un grand fan du groupe, mais un concert comme celui-là, c'était vraiment quelque chose à voir », raconte Nicola Rocca dans cet épisode de Témoins d'actu. « Deux heures de shows, avec des feux d'artifice, des chorégraphies créées pour l'occasion entrecoupées de vidéos et de longs discours, dans lesquels les membres de BTS ont rappelé leur relation privilégiée avec leurs fans ».

Nicolas vit en Corée du Sud depuis plusieurs années et il explique que la K-Pop est présente partout : « Il y a des centaines de groupes, mais seulement une petite dizaine qui marche extrêmement bien à l'étranger. La particularité de ce genre musical, c'est qu'ils sont formatés pour répondre à différents marchés internationaux ».

Une industrie sur laquelle il est assez difficile d'enquêter : « J'ai fait des dizaines de demandes d'interviews et personne dans les quatre grandes maisons de disques qui se partagent les grands groupes ne m'a répondu positivement. Je n'ai pu avoir accès qu'à une plus petite structure pour essayer de comprendre la fabrication de ces groupes de K-Pop ».

►À écouter aussi : K-Pop, la fabrique d’un phénomène

Plusieurs facteurs expliquent que ces labels entretiennent une culture du secret : « Les contrats et leurs conditions ne sont pas toujours reluisants. Il y a eu beaucoup d'abus et de scandales. Les stagiaires, comme on appelle les apprentis de K-Pop, ont un entraînement plus qu'intensif dans plusieurs domaines : chant, danse, communication. Les horaires de travail sont parfois très longs, près de 14 heures par jour. D'autres révélations ont fait état d'un régime excessif imposé, de la présence de caméras dans les studios pour vérifier que tout le monde s'entraîne bien. Ces labels n'ont donc pas trop intérêt à ouvrir leurs portes aux médias ».

Des maisons de disques qui avec l'explosion des réseaux sociaux, maîtrisent directement leur communication : « Les groupes de K-Pop produisent énormément de contenus sur YouTube, Twitter et Instagram. Ils parlent de leurs auditions, de la manière dont ils travaillent, ils répondent aussi aux questions de leurs fans, donc, ils n'ont pas intérêt à discuter avec les médias traditionnels. Je dirais qu'il y a une volonté de contrôler toute la communication plus que de préserver le secret de fabrication du groupe ».

Nous abordons également les enjeux financiers et politiques que représentent l'industrie de la K-Pop. « À lui seul, le groupe BTS rapporte 5 milliards de dollars par an à l'économie du pays. C'est pour ça que les autorités n'hésitent plus maintenant à afficher un soutien extrêmement fort aux grands artistes de K-Pop ».

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