Séismes: nuit de peur à Shikoku, le Japon dans la crainte du «big one»
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Le Japon a vécu une nuit de frayeur mercredi dernier, sur l'île de Shikoku. Au point que beaucoup de ses 4 millions d'habitants n'ont pas dormi.

avec notre correspondant à Tokyo, Bruno Duval
L'île de Shikoku, dans le sud-ouest de l'archipel nippon a subi mercredi un très violent tremblement de terre, de magnitude 6.6 sur l'échelle de Richter. Qui compte neuf niveaux.
Mais, surtout – car c'est cela qui importe, selon les experts –, un séisme d'intensité 6. C'est-à-dire une intensité quasiment maximale puisque l'échelle qui la mesure ne compte que sept degrés.
En plus, il a eu lieu à 23 h 14 et ça, c'est vraiment le pire cas de figure. Car, les séismes survenant la nuit sont souvent plus meurtriers que ceux qui se produisent pendant la journée.
Les gens, surpris dans leur sommeil, paniquent. L'électricité peut être coupée ; dès lors, il faut évacuer dans le noir ce qui peut entraîner chutes et blessures. Dans la journée, beaucoup travaillent et, dans les immeubles de bureaux en béton, les habitants sont plus à l'abri qu'à la maison. C'est un miracle que ce séisme nocturne aussi violent n'ait causé que des dégâts matériels et des blessés : aucun mort n'a été déploré.
Le Japon est au croisement de quatre plaques tectoniques
Les séismes y sont très fréquents. Mais, en l'occurrence, ce qui inquiète les experts, c'est l'intensité sismique exceptionnelle que l'on note depuis le début de l'année. On se souvient de ce que les Japonais ont appelé « la tragédie du Nouvel An ».
Le 1ᵉʳ janvier, une secousse de magnitude 7.6 et d'intensité 7, suivie par plus d'un millier de répliques, dans la péninsule du Noto Hantô, sur la côte ouest. Bilan : 250 morts. Cela faisait près de dix ans que le Japon n'avait plus subi une catastrophe aussi meurtrière.
Depuis, ici, on a dénombré vingt-cinq séismes très violents : d'une intensité égale ou supérieure à 5. Les sismologues sont formels : autant de tremblements de terre majeurs en quatre mois seulement, c'est du jamais vu. Et c'est alarmant...
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Le pire est à venir...
Si la secousse de mercredi a autant effrayé les Japonais, c'est parce qu'elle s'est produite non loin d'une zone... où un cataclysme se prépare. Car une plaque tectonique est en train de glisser sous une autre. De quelques centimètres par an seulement, mais à terme, selon les experts, il y a de 70 à 80 % de risques que, dans les trente ans à venir, ce phénomène entraîne un mégaséisme de magnitude 9 et d'intensité 7, donc aussi violent que celui de Fukushima.
Il sera suivi par un tsunami encore plus gigantesque que celui de 2011 : par endroits, la vague aura 34 mètres de haut ! Plus de 9 millions de Japonais devront évacuer en extrême urgence. Et le bilan sera terrible : 320.000 morts.
Des catastrophes similaires sont redoutées dans le Nord du pays et à Tokyo : le fameux Big one, comme on dit, le tremblement de terre du siècle.
Au total, ces désastres accumulés tueront plus d'un demi-million de Japonais. Et le conditionnel n'est pas de mise, les sismologues sont formels. La question n'est pas de savoir si ces désastres surviendront, mais quand ils se produiront. En 2050 seulement, dans dix ou vingt ans... ou demain.
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