Médias: disparition de Kim Seongmin, un animateur radio nord-coréen qui exerçait à Séoul
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En Corée du Sud, un Nord-Coréen devenu animateur radio au Sud s'est éteint vendredi 12 septembre. Kim Seongmin n'opérait pas dans n'importe quelle radio. Deux heures par jour, son émission d'actualité était diffusée directement en Corée du Nord pour informer ses anciens compatriotes sur la réalité du régime nord-coréen.

De notre correspondant à Séoul,
C'est une voix de liberté contre le régime nord-coréen qui vient de s'éteindre. Kim Seongmin est décédé des suites d'un cancer vendredi à 63 ans. Cet ancien officier de propagande du régime s'est enfui de Corée du Nord en 1995, avant de rejoindre le Sud, depuis lequel il animait Free North Korea Radio. Deux émissions par jour diffusées en ondes courtes à destination de ses anciens compatriotes.
Débuté en 2014, ce projet avait pour but d'informer les Nord-Coréens, alors que Séoul démantelait petit à petit ses radios de propagande à destination du Nord. Si Kim Seongmin nous a quittés, ses collègues de radio ont décidé de poursuivre son travail et de continuer d'informer les Nord-Coréens.
Tentative de calmer les tensions
Séoul souhaite calmer les tensions sur la péninsule et, pour cela, le gouvernement a décidé de supprimer un à un les derniers canaux de diffusion radio vers le Nord. La dernière en date, La Voix de la Liberté, a été suspendue à la fin du mois d'août. Lancée en 1962, cette fréquence opérée par l'armée sud-coréenne émettait des informations critiques du régime, de la propagande sud-coréenne, mais aussi les dernières actualités de la pop culture du Sud.
Une manière, selon le gouvernement sud-coréen, de calmer les tensions avec le Nord, qui n'apprécie pas la propagande étrangère sur ses ondes. L'écoute de tels programmes venus du Sud peut d'ailleurs coûter très cher aux Nord-Coréens pris sur le fait, jusqu'à la peine capitale.
Une mesure aux conséquences impossibles à mesurer
Les conséquences de cette mesure restent difficiles à mesurer. Malgré l'arrêt de plusieurs diffusions de propagande et mains tendues de Séoul, le régime nord-coréen ne souhaite toujours pas communiquer avec son voisin qu'il considère comme un pays hostile. Les associations de réfugiés nord-coréens au Sud estiment que l'arrêt de diffusions vers le Nord est contre-productif, ne permettant pas aux Nord-Coréens de s'informer, alors qu'elles auraient pu les inciter à quitter, voire à provoquer un changement dans le régime.
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